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Anne de Bretagne, L’hĂ©ritage impossible 2009 - Un documentaire rĂ©alisĂ© par Pierre-François Lebrun - Une coproduction Averia / France TĂ©lĂ©visions - 52 minutes - HD. “C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots...” Ce refrain rĂ©sume le souvenir que nous avons gardĂ© de la Bonne Duchesse une princesse populaire, proche de sa terre et fiĂšre de sa culture, qui lutta hĂ©roĂŻquement pour prĂ©server l’indĂ©pendance de sa chĂšre Bretagne. Cette image est-elle vraiment fidĂšle Ă  la rĂ©alitĂ© historique ? De Nantes Ă  Blois, d’Amboise Ă  Saint-Denis, dans les collections des bibliothĂšques et des musĂ©es et Ă  travers les rĂ©cits lĂ©gendaires, l’enquĂȘte confronte ce que nous croyons savoir et ce que disent aujourd’hui les meilleurs spĂ©cialistes, historiens de la Bretagne et de la France de la fin du 15Ăšme siĂšcle, loin des idĂ©es reçues et des images toutes faites. Ce documentaire est richement illustrĂ© par l’iconographie d’époque et des films d’archives issus, en partie, des fonds de la CinĂ©mathĂšque de Bretagne. A l'occasion du 500Ăšme anniversaire de la mort d'Anne de Bretagne, France 3 redifusera sur ses antennes Bretagne et Pays de la Loire le documentaire "Anne de Bretagne, l'hĂ©ritage impossible" le samedi 11 janvier Ă  15h20.
C'Ă©tait Anne de Bretagne, duchesse en sabots, Revenant de ses domaines, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois !" Effacer | Alerte: Modifier | RĂ©pondre | RĂ©pondre en citant | Retour: Nausica (3061 messages) 14-09-04, 18:05 (GMT) 18. "RE: ArrĂȘter de fumer et blabla" Bienvenue devant la CathĂ©drale Saint Pierre et Saint Paul!! Bonjour, je me prĂ©sente je suis la jeune Alix, l’hĂ©roĂŻne de l’Ɠuvre "Les ateliers de Dame Alix" et je vais te faire visiter la CathĂ©drale qui aujourd'hui accueille le superbe tombeau de François II et de son Ă©pouse, conçu Ă  la demande d'Anne de Bretagne, leur fille. Sur la place de la CathĂ©drale, tu as un dĂ©part pour le petit train touristique, oĂč Framboise et Grenadine te feront dĂ©couvrir les sites principaux de Nantes en 40 Minutes. QUE DIRE SUR CETTE CATHÉDRALE ? De style gothique flamboyant, elle a Ă©tĂ© construite selon les plans de l’architecte Mathelin RODIER, entre 1434 et 1891. Sur la façade, tu peux admirer les portails Ă  voussures finement sculptĂ©s ainsi que la statue de Saint Pierre au milieu du portail principal L'intĂ©rieur de la CathĂ©drale est trĂšs lumineux grĂące Ă  l'Ă©clatante blancheur de la pierre et la fĂ©erie des vitraux modernes rĂ©alisĂ©s entre 1977 et 1982. surtout avec le soleil du matin La grande nef mesure 37 mĂštres de haut, elle est donc plus haute que celle de Notre Dame de Paris! LE TOMBEAU La chose Ă  voir dans La CathĂ©drale Autour du tombeau, il y a quatre statues Prudence, TempĂ©rance, Force, Justice Continue vers la rue de Verdun pour aller vers le quartier moyenĂągeux, tu vas aller te promener dans des quartiers qui ont voyagĂ© dans le temps et ressemblent Ă  peu prĂšs Ă  ceux qu'ont connu Alix et la Duchesse Anne "C'Ă©tait Anne de Bretagne, duchesse en sabots, Revenant de ses domaines, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! Revenant de ses domaines, duchesse en sabots, EntourĂ©e de chĂątelaines, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! EntourĂ©e de chĂątelaines, duchesse en sabots, VoilĂ  qu'aux portes de Rennes, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! VoilĂ  qu'aux portes de Rennes, duchesse en sabots, L'on vit trois beaux capitaines, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! L'on vit trois beaux capitaines, duchesse en sabots, Offrir Ă  leur Souveraine, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! Offrir Ă  leur Souveraine, duchesse en sabots, Un joli pied de verveine, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois ! Un joli pied de verveine, duchesse en sabots, S'il fleurit, tu seras reine, en sabots mirlitontaine Ah ah ah ! Vivent les sabots de bois !" Que nous rĂ©vĂšle cette premiĂšre partie de la fameuse comptine "La duchesse en sabot" ou "C'Ă©tait Anne de Bretagne" ? C'est un hommage rendu aprĂšs coup Ă  la duchesse. L'auteur met de nombreuses rĂ©pĂ©titions pour mettre en avant certaines phrases. "sabots mirlitontaine" peuvent faire rĂ©fĂ©rence au fait qu'Anne de Bretagne Ă©tait proche des habitants de son DuchĂ© et cette expression fait le rythme de la mĂ©lodie. De plus on sait que la Duchesse voyagea beaucoup dans celui-ci. C'est une halte Ă  Rennes qui est le support de cette comptine et de cette fameuse prĂ©monition " S'il fleurit, tu seras reine". Dans l'Histoire, Anne de Bretagne, le sera deux fois.
Annede Bretagne a trĂšs tĂŽt fait l'objet de reprĂ©sentations.Les propagandes royales de Charles VIII puis de Louis XII l'ont idĂ©alisĂ© en faisant le symbole de la reine parfaite, de l’Union entre le royaume et le duchĂ©, de la paix revenue. L’Autriche de Maximilien Ă©vincĂ© du mariage, a portĂ© un autre regard sur ces Ă©vĂšnements. Au cours des siĂšcles, les historiens et l’imaginaire
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Bonjour je me prĂ©sente je suis la jeune Alix, l’hĂ©roĂŻne de l’Ɠuvre: "Les ateliers de Dame Alix" et je vais te faire visiter la CathĂ©drale qui aujourd'hui accueille le superbe tombeau de François II et de son Ă©pouse, conçu Ă  la demande d'Anne de Bretagne, leur fille. Sur la place de la CathĂ©drale, tu as un dĂ©part pour le petit train touristique, oĂč Framboise et Grenadine te C’ Ă©tait Anne de Bretagne, duchesse en sabots. Revenant de ses domaines, en sabots mirliton-taine. Refrain Ah, ah, ah, vivent les sabots de bois. EntourĂ©e des chĂąteleines avec des sabots. VoilĂ  qu’aux portes de Rennes, en sabots mirliton-taine. Rencontra trois capitaines avec des sabots. Ils saluent leur Souveraine, en sabots mirliton-taine. Lui offrent un pied de verveine avec des sabots. S’il fleurit, vous serez reine, en sabots mirliton-taine. Elle a fleuri la verveine avec des sabots. Anne de Bretagne fut reine en sabots mirliton-taine. Les Bretons sont dans la peine avec des sabots. Ils n’ont plus leur souveraine, en sabots mirliton-taine. Ils n’ont plus leur souveraine avec des sabots. En France, ils suivront leur reine, en sabots mirliton-taine. T&M trad. französisch 16. Jhd., arr. Hraban
\n \n\nc était anne de bretagne duchesse en sabots
la Bretagne, pour les contemporains, est française dĂšs 1491 ; le contrat de mariage de 1491, comme celui de 1498, ne prĂ©servent pas l'indĂ©pendance bretonne (le roi de France gĂšre seul le duchĂ© comme le reste de son royaume, en s'intitulant duc de Bretagne Ă  ces occasions, par exemple), mais rĂšglent les conditions de son rattachement, confirmĂ© plusieurs fois par la suite, PubliĂ© le 01 juillet 2019 Ă  10h29 Spectacle des Ă©lĂšves en costumes sur le thĂšme du Moyen Âge. La fĂȘte de fin d’annĂ©e, organisĂ©e par l’association des Amis de l’école Marcel-Pagnol, a rĂ©uni tous les Ă©lĂšves de l’établissement accompagnĂ©s de leurs parents et enseignants, vendredi en fin d’aprĂšs-midi, dans la cour,.Spectacle des Ă©lĂšves en costumes sur le thĂšme du Moyen Âge, divers stands
 ont Ă©maillĂ© cette journĂ©e festive au cours de laquelle chacun a pu suivre sur un Ă©cran, le match de quart de finale du mondial de football de l’équipe de France face aux USA
 Sur le podium les enfants ont chantĂ© des chansons mĂ©diĂ©vales, notamment C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots ». Une trĂšs belle journĂ©e malgrĂ© la chaleur, mais c’était sans compter sur l’imagination des organisateurs qui avaient prĂ©vu de quoi se rafraĂźchir et jouer avec des jeux l’eau, sans la gaspiller. C’était Anne de Bretagne » par une classe de CE2/CM1 (V.12). L’enregistrement a Ă©tĂ© fait juste aprĂšs l’apprentissage. C’est un travail d’enfants avec tout ce que cela comporte Je vous le livre tel quel. Paroles. 1) C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots ( bis ) Revenant de ses domaines en sabots, mirlitontaine Ah DECIDEMMENT, C'EST FOU COMME LE TEMPS PASCAL INSPIRE LA POPULATION AUDACIEUSE ET COURAGEUSE DES CLOWNS TRISTES MEDIATIQUES AprĂšs le dimanche de la RĂ©surrection du Christ oĂč le pĂ©tomane de groodt Ă©talait ce qu'ils appellent son talent, Anal + rĂ©cidivait lundi soir, 28 avril avec Yann BarthĂšs dans le rĂŽle du dĂ©couvreur des passages hilarants de la liturgie catholique, mĂȘme du Vendredi Saint. La bassesse grasseyante du triste faquin fait pitiĂ©. Ce ne doit pas ĂȘtre drĂŽle de vivre avec ces flatulences cĂ©rĂ©brales ! A quand les reportages dĂ©sopilants sur la priĂšre dans la rue, sous le regard envieux de Bertrand Dudesclin ? Ou d'autres thĂšmes. En fĂ©vrier 1791, les morbihannais rĂ©voltĂ©s par la persĂ©cution contre leur Ă©vĂȘque se prĂ©paraient Ă  attaquer Vannes. Le clergĂ© les dissuadait. Maintenant ce n'est mĂȘme plus Ă  l'Ă©vĂȘque que l'on s'en prend mais carrĂ©ment Ă  Dieu, Ă  son Fils, Ă  la Vierge, au Vendredi Saint, au Pape. Charles-Henri d'Estaing n'Ă©tait pas destinĂ© Ă  la Marine. Officier d'Infanterie, ce sont les circonstances de l'Ă©poque qui en ont fait un officier de marine. Pour lui les vaisseaux Ă©taient uniquement conçus pour transporter des fantassins. Il n'avait pas du tout la conception que des vaisseaux puissent ĂȘtre des armes de guerre comme le sont des armes portĂ©es par des soldats. Marin par obligation ses exploits ne furent pas maritimes. S'il eut une activitĂ© plutĂŽt glorieuse dans les mers orientales et aux Indes orientales, lors de la "Guerre aux AmĂ©riques" il oscilla entre victoires et demi-dĂ©faites ; mais que celui qui n'a jamais perdu lui lance le premier boulet. Il a eu le mĂ©rite d'ĂȘtre un combattant alors qu'Ă  l'Ă©poque, certain cĂ©lĂ©brissime fut surtout un combattant de lit ! Au dĂ©but de la rĂ©volution-dĂ©construction de la France, il eut une attitude assez ambigĂŒe et Ă©quivoque lors des journĂ©es des 5 et 6 octobre 1789, alors qu'il dirigeait la Garde Nationale de Versailles - garde constitutionnelle censĂ©e protĂ©ger le Roi - il ne s'est guĂšre engagĂ© pour empĂȘcher la basse populace appelĂ© maintenant Peuple de la LibertĂ© ! d'envahir le palais. Il ne s'est pas opposĂ©, avec ses Gardes, Ă  l'invasion dont la finalitĂ© Ă©tait d'obliger la Famille Royale Ă  quitter le palais pour devenir otage aux Tuileries. Le nom du commanditaire de ces deux journĂ©es serait Philippe d'OrlĂ©ans, futur EgalitĂ©. Charles Henri d'Estaing participe Ă  la FĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, le 14 juillet 1790, sous l'uniforme des Gardes nationales. Il dĂ©sapprouve l'Ă©vasion de Louis XVI et de la Famille royale stoppĂ©e Ă  Varennes. Il prĂȘte le Serment civique Ă  la Constitution. Il brigue la dignitĂ© de MarĂ©chal de France mais n'obtient que sa nomination au grade d'Amiral en janvier 1793. CitĂ© comme tĂ©moin de la dĂ©fense lors du "procĂšs" de Marie-Antoinette, il s'Ă©gare dans le rĂ©cit des journĂ©es d'octobre 1789 Ă  Versailles. Il est arrĂȘtĂ© et incarcĂ©rĂ© le 26 novembre 1793, inculpĂ© et jugĂ© le 24 mars 1794 pour complicitĂ© de conspiration contre la rĂ©publique, transfĂ©rĂ© Ă  La Conciergerie le 27 avril, jugĂ© par le Tribunal rĂ©volutionnaire le 28, condamnĂ© et exĂ©cutĂ© en suivant, Ă  l'Ăąge de 64 ans et demi. Sept condamnĂ©s l'accompagnent. Il est innhumĂ© au cimetiĂšre de La Madeleine le cimetiĂšre de la Place de la rĂ©volution ; ce cimetiĂšre Ă©tant dĂ©saffectĂ© en 1844-1859, ses ossements reposent depuis dans les Catacombes. Charles-Henri Ă©tait nĂ© le 24 novembre 1729 au chĂąteau de Ravel dans le Puy de DĂŽme. Le chĂąteau d'Estaing, en Aveyron, Ă©tait sa propriĂ©tĂ© depuis 1729. N'ayant pas de descendance il avait donnĂ© le titre d'hĂ©ritiĂšre Ă  sa demi-soeur, enfant illĂ©gitime de son pĂšre et de Magdeleine de Mirfond Lucie-Madeleine d'Estaing. Charles-Henri, comte d'Estaing a Ă©tĂ© guillotinĂ© Ă  cause de ce qu'il Ă©tait, sur ordre de la Convention. Divers Ă©pisodes de succession amĂšnent le chĂąteau d'Estaing dans la propriĂ©tĂ© d'une CongrĂ©gation de religieuses qui, en 2000 dĂ©cident de le vendre. Deux acheteurs se sont dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ©s ; les religieuses les ont rĂ©cusĂ©s pourquoi ? la loi sur l'avortement ou les glissades de la moralitĂ© sous le rĂšgne d'un des candidats Ă  l'achat ? et prĂ©fĂšrent vendre - quasiment Ă  perte - leur bien Ă  la municipalitĂ© qui, peu de temps aprĂšs, accĂšde Ă  la demande des premiers candidats Ă  l'achat. Sans publicitĂ© de la part de la municipalitĂ© celle-ci signe le contrat de vente aux conditions dĂ©sirĂ©es. En 1922, Edmond Giscard, dit Monsieur Edmond, avait relevĂ© la particule d'Estaing tombĂ©e en dĂ©hĂ©rence le Conseil d'Etat, par son arrĂȘtĂ© de janvier 1923 autorisait la famille Giscard, de la bonne bourgeoisie, Ă  reprendre le nom d'Estaing et Ă  l'ajouter Ă  son patronyme. Il semble qu'il y avait eu une autre tentative, avortĂ©e celle-lĂ . Celle de 1922 rĂ©ussit sous le prĂ©texte d'un lointain cousinage avec une dame Lucie-Madeleine Destaing, en un seul mot, qui aurait Ă©tĂ© une branche bĂątarde de la famille d'Estaing ! En rĂ©alitĂ© il n'y a aucun lien. Cette tentative n'est pas isolĂ©e ; qui ne cĂŽtoie pas, parfois, de ces pseudo-nobles pour lesquels le raccourci SNOB sans noblesse a Ă©tĂ© inventĂ© et auxquels manqueront toujours la discrĂ©tion, la classe, l'Ă©lĂ©gance, la culture et la distinction. Et la connaissance de l'origine de leur nom Bretagne, Normandie, AlgĂ©rie ? En 2005, le fils d'Edmond, ValĂ©ry, ancien PrĂ©sident de la rĂ©publique parachevait l'oeuvre du pĂšre en rachetant, avec son frĂšre partisan d'un Gouvernement mondial, au prix qu'ils avaient fixĂ© et qui n'Ă©tait pas celui du marchĂ©, le chĂąteau de l'amiral d'Estaing. AprĂšs le nom, la maison la boucle est bouclĂ©e ! La curiositĂ© l'Amiral a Ă©tĂ© tuĂ© par la Convention ; le chĂąteau de l'assassinĂ© a Ă©tĂ© rachetĂ© par un Conventionnel europĂ©en !!! Rappelons que le PrĂ©sident de la rĂ©publique, ValĂ©ry Giscard Destaing, dĂšs les premiers mois de son Ă©lection faisait frapper le drapeau tricolore de l'ElysĂ©e d'un faisceau de licteur. Ainsi est nommĂ© le fagot fasces, fascium de triques ou verges entourant une hache et portĂ© par les "gardes du corps" licteurs du dictateur ou magistrat au temps de la rĂ©publique romaine ou rĂ©publique impĂ©riale. Ce symbole de la duretĂ© de la loi figurait sur les premiĂšres affiches rĂ©volutionnaires. Terminons par une note d'humour Dans un de ses sketches, l'excellent humoriste imitateur, Thierry Le Luron, mettait dans la bouche du gĂ©nĂ©ral-PrĂ©sident, auquel son jeune et fringant Ministre de l'Economie venait proposer le lancement d'un emprunt national qui porterait son nom cette rĂ©plique " Emprunt Giscard d'Estaing ? C'est un drĂŽle de nom...d'emprunt " !!! L'abbĂ© Jacques Perbet, 62 ans, rĂ©fractaire Ă  la Constitution Civile du clergĂ©, est restĂ© dans son pays de QueyriĂšres et continue son apostolat dans cette rĂ©gion du Puy, son Velay natal. Il se cache depuis des mois ; pour son malheur, arrive un nouveau reprĂ©sentant en mission, un nommĂ© Guyardin. Ce sinistre individu, 36 ans, a Ă©tĂ© chevalier au baillage de Langres puis a embrassĂ© le sacerdoce. Il deviendra Vicaire gĂ©nĂ©ral de Langres avant de renier sa prĂȘtrise, de se marier et de se faire Ă©lire comme dĂ©putĂ© de la Haute Marne Ă  la Convention. Il votera la mort du Roi. Son premier travail, en Haute Loire est de lancer des battues aux prĂȘtres "La chasse aux loups est bien combinĂ©e" proclamera-t-il en guise de "Credo". L'abbĂ© Jacques Perbet, rĂ©fugiĂ© dans une ferme qu'il quitta en hĂąte pour ne pas compromettre ses hĂŽtes, tombe dans ses serres ainsi que l'ancien Procureur d'Yssingeau Une trentaine de personnes est destinĂ©e Ă  la prison du Puy. EmmenĂ©es d'abord au village du Pertuis elles y passent la nuit, l'abbĂ© attachĂ© debout Ă  un lit. L'aubergiste lui a prĂ©parĂ© de quoi souper. Ce sera refusĂ© par le garde-chiourme "On fait bien jeĂ»ner les cochons avant de les tuer !" L'abbĂ© et son co-dĂ©tenu ont compris qu'ils n'arriveraient jamais vivants au Puy, lieu prĂ©vu pour leur "jugement". Ils passent par Saint Hostien, devant sa petite Ă©glise qui existe encore, et descendent la route. Des habitants sont lĂ , les regardant passer. L'abbĂ© Perbet reconnaĂźt des visages qui se dĂ©tournent, cherche Ă  parler mais un homme, sorti de la foule, lui assĂšne un violent coup de massue sur la remontent dans leur fourgon qui est placĂ© en queue de cortĂšge et arrivĂ©s au lieu-dit Lachemp, on les fait descendre, dans le virage, en bas du chemin qui Ă©tait la route en 1794. Huit gardiens laissent s'Ă©loigner le reste du convoi et, lĂ , massacrent les deux prisonniers entravĂ©s qui sont achevĂ©s Ă  coups de fusil. Un vrai culte va se dĂ©velopper sur le lieu du massacre du prĂȘtre Ă  tel point que le Directoire dĂ©partemental prescrira la prĂ©sence de troupes dans les villages aux alentours afin d'empĂȘcher tout rassemblement. Sans grande efficacitĂ©. La population ayant "canonisĂ©" son martyr, Confesseur de la Foi. L'abbĂ© Jacques Perbet a Ă©tĂ© inhumĂ©, aprĂšs le Concordat, dans l'Ă©glise de Saint Pierre Eynac. Le lieu de son assassinat est toujours gĂ©nĂ©reusement fleuri ; un ex-voto remercie saint Perbet ! Jeudi 24 avril ou 14 avril ? Cela dĂ©pend des chroniqueurs mais la date retenue est souvent celle du 24 avril, dans l'Octave de PĂąques, comme 220 ans aprĂšs. Or le 14 avril n'est pas dans l'Octave de PĂąques Peu importe. L'essentiel est dans le dĂ©vouement sacerdotal de l'abbĂ© Nicolas CorbillĂ© qui aurait pu dĂ©serter la paroisse dont il avait la charge en temps que vicaire. Il aurait pu vivre cachĂ© dans son village de La Chapelle des Marais oĂč il Ă©tait nĂ© le 10 mai 1755, en bordure de BriĂšre, au nord de Saint Nazaire en Loire InfĂ©rieure, sixiĂšme de sept enfants. Le 9 juin 1781 il avait Ă©tĂ© ordonnĂ© prĂȘtre. Il avait dĂ©jĂ  desservi la paroisse de Bouvron, avait prĂȘtĂ© un Serment Ă  la Constitution civile du clergĂ©, Ă  sa façon, refusĂ© par le District de Savenay dont il dĂ©pendait. Son curĂ© l'abbĂ© SimĂ©on François Delamarre ou de Lamarre n'avait pas prĂȘtĂ© serment ; ĂągĂ©, pensant Ă©viter la persĂ©cution, il partit pour Nantes mais fut internĂ© dans la prison des CarmĂ©lites puis ensuite dans la prison des Petits Capucins enfin sur le vaisseau "La Gloire". Il pĂ©rit dans la premiĂšre noyade de Nantes, la nuit du 16 au 17 novembre 1793. L'abbĂ© CorbillĂ© va assurer sa mission sacerdotale. Il chevauche, marche, court la campagne assure son devoir de pasteur sur la paroisse de Bouvron mais aussi Ă  Campbon, Malville, Fay de Bretagne, relĂąche. Il a plusieurs caches mais ce jour ci il est au "Bas Bezou" en qualitĂ© de domestique de la veuve Perrine Guitton, 64 ans, et de sa fille, Marie, 28 ans. Une descente des Bleus, sans aucun doute Ă  la suite d'une dĂ©nonciation, entraĂźne leur interpellation. Les voisins reconnaissent bien les deux femmes et leur domestique. Mais emmenĂ©s Ă  Bouvron, Ă  la municipalitĂ©, le domestique est reconnu comme l'abbĂ© CorbillĂ©. Attendant leur transfert Ă  Savenay, l'abbĂ© Nicolas CorbillĂ©, liĂ©, prend prĂ©texte d'un besoin naturel Ă  satisfaire pour ĂȘtre dĂ©tachĂ©. Il en profite pour s'Ă©chapper, saute le mur du presbytĂšre mais, Ă  hauteur de la chapelle saint Mathurin disparue et situĂ©e approximativement Ă  l'emplacement du beau et imposant calvaire, un Bleu l'abat d'un coup de fusil dans le dos et le traĂźne par les cheveux jusqu'Ă  l'Ă©glise. LĂ  il est collĂ© le dos au mur de la sacristie ; ses deux protectrices l'encadrent mais lui seul est fusillĂ©. L'abbĂ© est enterrĂ© immĂ©diatement au lieu de son exĂ©cution ; la veuve Guitton et sa fille sont emmenĂ©es au district, Ă  Savenay, puis Ă  Nantes. Elles y disparaĂźtront, dans une prison les Saintes Claires? le Bon Pasteur ? MystĂšre. Une chose est sĂ»re elles ne reviendront pas. AttachĂ© Ă  son sacerdoce, bravant tous les dangers pour assister ses paroissiens, nous pouvons dĂ©cerner Ă  l'abbĂ© Nicolas CorbillĂ©, mort Ă  moins de 39 ans, le titre de Confessseur de la aurait pu vivre cachĂ©, peinard, Ă  La Chapelle des Marais, s'exiler en Angleterre ou en Espagne et revenir Ă  la fin des hostilitĂ©s ; il a prĂ©fĂ©rĂ© son apostolat de terrain. GrĂąces lui soient rendues. En 1846, la crĂ©ation de la route de Nort sur Erdre Ă  Pont ChĂąteau entraĂźne la dĂ©saffection du cimetiĂšre qui entoure alors l'Ă©glise de Bouvron. L'abbĂ© Nicolas CorbillĂ© est exhumĂ©. J'ai entendu dire que son corps Ă©tait intact. VĂ©ritĂ©, lĂ©gende ? Il est maintenant dans l'ossuaire du nouveau cimetiĂšre, mĂȘlĂ© Ă  ses paroissiens. La vieille Ă©glise a Ă©tĂ© dĂ©molie et remplacĂ©e par une nouvelle en 1895. La place, sur laquelle elle se dressait et dans laquelle a officiĂ© l'abbĂ© CorbillĂ©, porte son nom. En 1994, l'Ă©vĂȘque de Nantes, Monseigneur Emile Marcus, a prĂ©sidĂ© une messe d'hommage Ă  l'abbĂ© Nicolas CorbillĂ©, entourĂ© de nombreux prĂȘtres et d'une trĂšs belle assemblĂ©e. Dans l'Ă©glise actuelle, le maĂźtre autel de l'ancienne Ă©glise a Ă©tĂ© conservĂ©, dans le transept gauche, Ă  gauche de l'orgue. Il porte toujours les initiales entrelacĂ©es du saint Patron Saint Sauveur. Trois statues du XVĂš-XVIĂš sont aussi le souvenir de l'Ă©glise dĂ©molie. Pensons, avec Ă©motion, que l'abbĂ© Nicolas CorbillĂ© s'est recueilli devant elles. La chapelle saint Roch, sur la route de Blain Ă  Notre Dame des Landes, est toujoiurs lĂ  au milieu des chĂȘnes sĂ©culaires. L'abbĂ© CorbillĂ© y a dit la messe jusqu'Ă  ce qu'elle soit fermĂ©e, comme tous les lieux de culte, en novembre 1793, sur ordre de la Convention. Il cĂ©lĂ©bra ensuite dans une petite clairiĂšre situĂ©e en contre-bas Ă  une centaine de mĂštres. C'Ă©tait une Ă©poque oĂč il fallait prendre d'immenses risques pour mettrre sa foi en pratique. Et pourtant les fidĂšles Ă©taient prĂ©sents en trĂšs grand nombre. Maintenant ...... L'abbĂ© Nicolas CorbillĂ© fait partie, qu'il me pardonne des "dommages collatĂ©raux" de la rĂ©volution. En effet, son nom ne figure mĂȘme pas dans le registre des dĂ©cĂšs de l'Ă©poque compulsĂ© Ă  la mairie de Bouvron. Je l'ai constatĂ©. N'y figurent pas non plus les noms de ceux tombĂ©s les armes Ă  la main ; peut-ĂȘtre parcequ'ils Ă©taient des "Brigands" ? Que leurs noms ne sont pas dignes de figurer sur les registres officiels ? On n'y peut lire, principalement, que les noms de ceux qui sont benoĂźtement morts dans leur lit. Place de la rĂ©volution, actuellement Concorde, ci-devant Louis XV, en ce mardi 22 avril, il y a 220 ans, une famille est dĂ©cimĂ©e au nom de la bienfaisante, moralisatrice, Ă©galisatrice rĂ©volution, monstrueuse utopie voltairo-rousseauiste ! Sont morts les cinq Membres de la mĂȘme famille -ChrĂ©tien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, 72 ans, Botaniste, Membre de l'AcadĂ©mie, deux fois ministre de Louis XVI et son avocat lors de la parodie de son procĂšs. Alors qu'il offrait au Roi ses services pour assurer sa dĂ©fense, Louis XVI lui avait dĂ©clarĂ© "Votre sacrifice est d'autant plus gĂ©nĂ©reux que vous exposez votre vie et que vous ne sauverez pas la mienne". En sortant de l'escalier qui donne sur la cour de Mai oĂč attendait la charrette des condamnĂ©s, son pied gauche heurta une pierre et le fit trĂ©bucher. Retenons sa phrase, traduisant l'homme de fort caractĂšre " VoilĂ  un sinistre* prĂ©sage, un Romain, Ă  ma place aurait fait demi-tour" -Jean-Baptiste Auguste de Chateaubriand, 34 ans, ex capitaine au Royal-Cavalerie, ancien conseiller au Parlement de Bretagne, frĂšre aĂźnĂ© de François-RenĂ©, Ă©poux de Aline-ThĂ©rĂšse Le Peletier de Rosanbo -Aline-ThĂ©rĂšse Le Peletier de Rosanbo,23 ans sa femme, petite-fille de Monsieur de Malesherbes, leurs deux enfants, ĂągĂ©s respectivement de quatre et trois ans lors de l'assassinat de leurs parents, seront Ă©levĂ©s par HervĂ©-Louis ClĂ©rel de Tocqueville, Ă©poux de leur tante Louise-Madeleine Le Peletier de Rosanbo.Fille des suivants, -Louis Le Peletier , marquis de Rosanbo, 47 ans, ancien Conseiller au Parlement de Paris, pĂšre de la prĂ©cĂ©dente, -Antoinette-Marguerite ThĂ©rĂšse de Lamoignon de Malesherbes, 38 ans, son Ă©pouse, fille de Monsieur de Malesherbes. Mais aussi -Jacques Duval d'Epremesnil, 48 ans, Avocat du Roy, ancien Conseiller au Parlement de Paris, -Isaac RenĂ©-Guy Le Chapelier, 40 ans, dĂ©putĂ© Breton, avocat Ă  Rennes, fondateur avec Defermon et Lanjuinais du Club breton, qui, s'installant Ă  Paris dans l'ancien couvent des Jacobins, deviendra le Club des Jacobins. On lui doit la suppression des Corporations et autres Compagnonnages, rĂ©tablis au XIXĂšme siĂšcle sous le nom de syndicats. On lui doit aussi les lois sur l'abolition des PrivilĂšges Lois privĂ©es supprimant "de facto" les lois rĂ©gissant la Bretagne, son pays natal ; en ce qui concerne cette derniĂšre, la Loi Le Chapelier fut illĂ©gale car elle aurait du ĂȘtre soumise aux Etats de Bretagne, souverains dans leurs dĂ©cisions. Cela a du faire curieux Ă  Jean-Baptiste Auguste de Chateaubriand, royaliste, de se trouver associĂ©, au pied de la guillotine, Ă  un Jacobin rĂ©volutionnaire "pur jus" ! *En latin, gauche se dit "sinister" ; lorsque des romains rencontraient un oiseau de mauvais prĂ©sage venant de leur gauche, ils rebroussaient chemin. Ce mot latin est actuellement, de jour en jour, d'une sinistre actualitĂ©. Il n'est pas obligatoire d'avoir l'esprit rĂ©trĂ©ci pour ne pas apprĂ©cier ce genre de gauloiserie belgerie aux jeux de mots faciles. Ce triste clown porte atteinte Ă  la dignitĂ© religieuse de deux milliards de chrĂ©tiens. Il est choquant et provocateur de la part de cet Ă©tron de faire des "jeux de mots" le jour mĂȘme oĂč les ChrĂ©tiens commĂ©morent la RĂ©surrection de JĂ©sus-Christ aprĂšs les infamies et barbaries du Vendredi Saint. Il ne respecte mĂȘme pas la Sainte Vierge. Lorsque j'ai vu cet individu, appelĂ© humoriste, et tout son entourage aux rires grasseyants et serves, j'ai Ă©tĂ© irritĂ© ; finalement il m'a fait pitiĂ©. Il caractĂ©rise, il exprime toute la veulerie actuelle et vĂ©rifiable chaque jour, d'individus dont le systĂšme cortical ne constitue qu'un mince vernis qui couvre leur cerveau reptilien les rampants de la pensĂ©e ! Va-t-il se risquer au mĂȘme exercice "humoristiquent courageux" avec les disciples de Mahomet, de YahvĂ©, de Bouddah ? Chiche ! En ce jour ou nous chantons "Scimus Christum surrexisse" nous savons que le Christ est ressuscitĂ©, comme le chantaient les catholiques avant la pĂ©riode affreuse de la rĂ©volution anti religieuse, en 1794 le silence empli les Ă©glises vides. En ce jour de PĂąques 1794 la Terreur bat son exĂ©cutions, place de la rĂ©volution ancienne place Louis XV, dont les victimes sont d'anciens membres du Parlement royal. Parmi eux, 6 Conseillers au Parlement de Toulouse mais aussi -Jean-Baptiste Gaspard Bochart de Saron, 64 ans, mathĂ©maticien et astronome, PrĂ©sident Ă  Mortier*, thĂ©oricien du mouvement elliptique de la Terre, -Louis Le Peletier de Rosanbo, 47 ans, PrĂ©sident Ă  Mortier au Parlement de Paris, -Armand Guillaume François de Gourgues, marquis de Vayres Gironde, -BarthĂ©lĂ©my Rolland de Chambaudouin d'Erceville, 64 ans, PrĂ©sident Ă  Mortier au Parlement de Paris, -Auguste Louis Zacharie Espiard-Humbert d'Allerey, 62 ans, et Le comte Edouard- François Mathieu MolĂ©, 34 ans, Conseiller au Parlement de Paris, emprisonnĂ© et condamnĂ© Ă  mort pour la simple raison d'avoir protestĂ©, comme ses collĂšgues Magistrats, contre la suppression du Parlement. Cette institution Ă©tait garante de la Justice ; elle n'Ă©tait donc pas dans l'air du temps. Monsieur MolĂ© est neveu de ChrĂ©tien Lamoignon de Malesherbes, dĂ©fenseur de Louis a la rĂ©putation d'un homme honnĂȘte et charitable. Avec son Ă©pouse, Marie-Louise Elisabeth de Lamoignon, ils auront cinq enfants dont deux seulement parviendront Ă  l'Ăąge adulte. Madame MolĂ© est fortement affectĂ©e par la perte, la mĂȘme annĂ©e, de son mari et de sa fille de quatre frĂšre est fusillĂ© aprĂšs Quiberon en fois les deux enfants survivants Ă©levĂ©s, elle viendra Ă  Vannes en 1803, pour y retrouver celui qui est devenu Monseigneur de Pancemont, Ă©vĂȘque de Vannes, le confesseur de sa jeunesse; elle va rĂ©aliser sa vocation d'adolescente ĂȘtre religieuse. Elle achĂšte un ancien couvent, qui a servi de prison-mouroir pour les prisonneirs de Quiberon, prĂšs du port de Vannes. Elle fonde la CongrĂ©gation des Soeurs de la CharitĂ© Saint Louis. Elle-mĂȘme prend le nom de soeur Saint de Pancemont, de la Compagnie de Saint Sulpice et ancien Ă©lĂšve de Monsieur Emery - SupĂ©rieur GĂ©nĂ©ral de ladite Compagnie - la nomme MĂšre SupĂ©rieure de la CongrĂ©gation. Elle dĂ©cĂšde le 4 mars 1825 Ă  l'Ăąge de 62 ans et est inhumĂ©e dans la chapelle de la CongrĂ©gation. Le DiocĂšse de Vannes entame la procĂ©dure en bĂ©atification en 1959. Elle est dĂ©clarĂ©e VĂ©nĂ©rable par le Pape Jean-Paul II en 1986 ; le dĂ©cret de BĂ©atification est signĂ© par le Pape BenoĂźt XVI en 2011. La cĂ©rĂ©monie, sous la prĂ©sidence du Cardinal Angelo Amato PrĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la cause des saints et dĂ©lĂ©guĂ© par le Pape BenoĂźt XVI et du Cardinal Paul Poupard, s'est dĂ©roulĂ©e, selon le voeu de Monseigneur Raymond CentĂšne, EvĂȘque de Vannes, sur le port, Ă  proximitĂ© de la Maison mĂšre de la CongrĂ©gation, devant une formidable assemblĂ©e d'Ă©vĂȘques, de prĂȘtres et de fidĂšles, le dimanche 27 mai 2012. a rĂ©alisĂ© un excellent reportage de cette cĂ©rĂ©monie de bĂ©atification. *Magistrat de la plus haute instance de Justice, le distingue sa prééminence sur les autres magistrats par sa coiffe, en forme de mortier. D'oĂč son nom. PLACE DE LA REVOLUTION En ce dimanche des Rameaux 1794, pardon, Roquette 24 Germinal An II, les conflits d'intĂ©rĂȘt se soldent encore par son lot de sang rĂ©pandu aux pieds du dieu rĂ©volution. Population contrastĂ©e -Marie-Marguerite HĂ©bert, 38 ans, veuve de HĂ©bert du torchon "Le PĂšre Duchesne" guillotinĂ© le 24 mars dernier ; il semble que cette alliance soit le seul motif de condamnation de l'ancienne religieuse. -Lucile Desmoulins, 24 ans, veuve de Camille guillotinĂ© le 5 dernier, impliquĂ©e dans la pseudo "Conspiration des Prisons", forgerie de BarĂšre et du ComitĂ© de SĂ»retĂ© GĂ©nĂ©rale. -Arthur de Dillon, 43 ans, authentique noble, renĂ©gat, brillant officier gĂ©nĂ©ral d'infanterie, qui, pour contrer les menĂ©es du 1er ministre britannique Willian Pitt, prĂ©parait une attaque de l'Angletrerre par le sol irlandais. Ce qu'avait appris Pitt par son espion Somers. Une lettre anglaise "avait Ă©tĂ© perdue" par cette espion en 1793 et "gardĂ©e sous le coude" par BarĂšre. Cette lettre livrait, comme par hasard, plusieurs noms. Leurs porteurs avaient dĂ©jĂ  expiĂ© leur "faute", tel Danton. Dillon Ă©tait ami de ce dernier mais aussi du couple incita Ă  l'arrestation de Dillon. L'amalgame fut fait avec la bĂ©nĂ©diction de Robespierre ; Sanson trancha ! Le dernier cri d'Arthur de Dillon fut "Vive le Roi". -Philibert Simond, 39 ans, prĂȘtre dont il abandonnera l'Ă©tat, violent "diatribeur", il commettra l'erreur de s'en prendre Ă  Pitt ; il fut, comme par hasard enfermĂ© dans la prison du Luxembourg et ainsi inclus dans la "forgerie" de BarĂšre la Conspiration des Prisons. Il n'eut, hĂ©las !, pas le temps de dire tout le bien qu'il pensait de BarĂšre. On lui "coupa le clapet". -Pierre-Gaspard Chaumette, 31 ans moins 40 jours, Commune de Paris, Prise des Tuileries, Sans-culotte Montagnard, rĂ©gicide, accusĂ© d'avoir voulu supprimer toute divinitĂ© le dada agnostique de Robespierre, et par lĂ , la rĂ©volution. A mort le paĂŻen ! -Guillaume Nourry pĂšre, dit Grammont, 42 ans, compromis dans la "Conspiration des Prisons", cher Ă  BarĂšre, accusĂ© de conspiration contre la libertĂ©, la sĂ»retĂ© et la souverainetĂ© du Peuple et vouloir rĂ©tablir la monarchie !!!, -Alexandre Nourry, dit Grammont, 19 ans, fils du prĂ©cĂ©dent et mĂȘmes accusations. Eclairage sur ces deux lĂ  dans La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne de dĂ©cembre 2013 ...parue avec deux mois de retard, nous avons pu lire qu'ils dirigeaient l'escorte emmenant la Reine Marie-Antoinette vers son exĂ©cution-assassinat. Ils ouvraient le passage de la charrette tout en excitant la foule contre la Reine de France et en clamant des ordures dont le langage rĂ©volutionnaire Ă©tait particuliĂšrement riche. -Jean-Michel Beysser, 41 ans, ancien officier dans les armĂ©es royales puis gĂ©nĂ©ral des a participĂ© Ă  la dĂ©fense de Nantes le 29 juin 1793, a Ă©tĂ© battu par les VendĂ©ens Ă  la bataille de Montaigu en septembre. Cela aurait Ă©tĂ© le motif de son arrestation. En rĂ©alitĂ© son sort Ă©tait scellĂ© avant cette s'Ă©tait dressĂ© contre la Convention et la tyrannie exercĂ©e par le ComitĂ© de Salut Public et avait, Ă  Nantes, libĂ©rĂ© des opposants. Bref, un dossier chargĂ© de haines et l'esprit vengeur de BarĂšre firent le reste. - Jean-Baptiste Gobel, 67 ans, Ă©vĂȘque constitutionnel de Paris, sacrĂ© par Talleyrand. Il a, par la suite, abdiquĂ© sa fonction et rejetĂ© sa prĂȘtrise. Ne pouvant ĂȘtre aidĂ©, Ă  la Conciergerie, dans son ultime trajet qui risquait de le mettre en face de son Dieu qu'il avait reniĂ©, son ancien Vicaire-gĂ©nĂ©ral, l'abbĂ© Lothringer, aumĂŽnier des prisons, aumĂŽnier de la guillotine comme quelques autres courageux prĂȘtres Ă©tant absent, il lui adressa sa confession par Ă©crit. Par ce mĂȘme Ă©crit il rejetait son Serment Ă  la Constitution civile du ClergĂ© et demandait Ă  revenir dans l'Eglise, en pleine et entiĂšre obĂ©issance "Mon cher abbĂ©, je suis Ă  la veille de ma mort ; je vous envoie ma confession par Ă©crit. Dans peu de jours je vais expier, par la misĂ©ricorde de Dieu, tous mes crimes et mes scandales contre Sa Sainte religion. J'ai toujours applaudi, dans mon coeur, Ă  vos principes. Pardon, cher abbĂ©, si je vous ai enduit en erreur. Je vous prie de ne pas me refuser les derniers secours de votre ministĂšre, en vous transportant Ă  la porte de La Conciergerie, sans vous compromettre, et, Ă  ma sortie, de me donner l'absolution de mes pĂ©chĂ©s, sans oublier le prĂ©ambule "ab omni vinculo excommunicationis* ". Adieu, mon cher abbĂ©, priez Dieu pour mon Ăąme Ă  ce qu'elle trouve misĂ©ricorde devant Lui, Ă©vĂȘque de Lydda." *de tout lien d'excommunication. Jean-Baptiste, Joseph, Gobel, qui avait encouragĂ©, par son exemple, son clergĂ© parisien Ă  prĂȘter le Serment et Ă  abdiquer la prĂȘtrise, en signant cette ultime lettre de confession du titre d'Ă©vĂȘque d'un Ă©vĂȘchĂ© disparu en Palestine Ă©vĂȘque in Partibus titre reçu lors de son sacre comme Ă©vĂȘque auxiliaire de BĂąle, rĂ©pudiait ainsi le volet parisien et renĂ©gat de son sacerdoce. Mais son rejet de son Ă©tat episcopal et sacerdotal n'avait pas Ă©chappĂ© au regard acĂ©rĂ© de Robespierre qui vit lĂ  un signe d'athĂ©isme....donc un ennemi de sa nouvelle religion....donc une rebellion contre la rĂ©volution...donc la mort ! Neuf noms sur une liste de dix huit exĂ©cutĂ©s ; une journĂ©e rĂ©volutionnaire dans le droit fil du bonheur Ă  faire connaĂźtre. Ahurissant ! Sommations d'usage, comme lors d'une Ă©meute avec prise d'otages, on imagine Fort Chabrol Ă©vĂšnement politico-ridicule de 1899 ! Non. Une chouanne face Ă  la meute. Cliquez sur le coin de la photo pour lire la vidĂ©o. Remercions le Ciel que le ridicule ne soit plus mortifĂšre. Heureusement car il aurait fallu agrandir les cimetiĂšres depuis une trentaine d'annĂ©es et plus particuliĂšrement depuis la reprise des Vallseuses. Ce mini film montre que l'esprir frondeur de la Chouannerie est toujours de rigueur et qu'il y a dĂ©jĂ  Deux Cent Dix Ans les grands aĂźnĂ©s ont suivi le chemin des convictions qui n'est pas du tout aisĂ©. Car il y a exactement 210 ans Georges et ses compagnons sont confrontĂ©s Ă  l'arbitraire, dĂ©jĂ , politique. Ils sont emprisonnĂ©s au Temple. 2014 est le Cinq CentiĂšme anniversaire de la mort de la Duchesse souveraine de Bretagne, Anne de Bretagne, Anne la bretonne, fille de François II et de Marguerite de Foix. La Bretagne organise beaucoup de rencontres et cet article constitue une mise Ă  jour du programme des festivitĂ©s publiĂ© dans La Lettre du Souvenir Chouan de Bretagne de Mars au chĂąteau de Blois le 9 janvier 1514, dans sa 37Ăšme annĂ©e, Anne de Bretagne est inhumĂ©e en la basilique Saint Denis ; son second mari, Louis XII de France la rejoindra un an plus tard. Son coeur, selon son souhait, sera mis dans un reliquaire et dĂ©posĂ© dans le tombeau de ses parents, Ă  reste d'elle une devise "Kentoc'h mervel eget bezan saotret" plutĂŽt la mort que la souillure, le monument qu'elle avait fait rĂ©aliser pour accueillir ses parents en la chapelle ducale du couvent des Carmes Ă  Nantes, le reliquaire ayant protĂ©gĂ© son cƓur jusqu'Ă  1792 et une couronne de mariĂ©e qu'elle a offerte Ă  la paroisse de Trescalan. Au mois de juillet 1505 elle quitte Blois et son mari malade pour une visite dans son duchĂ© de sans aucun doute, vers le 20 juillet qu'elle passa Ă  GuĂ©rande et offrit une couronne en or, Ă  SaillĂ© une couronne en argent et Ă  Trescalan une couronne en bronze dorĂ©. Ces couronnes Ă©taient destinĂ©es Ă  ĂȘtre posĂ©es sur la tĂȘte des de Saint Aubin de GuĂ©rande et de SaillĂ© ont disparu Ă  la rĂ©volution. Ne subsiste que celle de Trescalan entreposĂ©e dans un coffre-fort de la mairie de La Turballe d'oĂč elle a Ă©tĂ© sortie pour que je puisse la reliquaire d'Anne fut trouvĂ© Ă  cĂŽtĂ© des cercueils de ses parents lorsque les malfrats rĂ©volutionnaires vinrent en 1792 en aoĂ»t-septembre comme Ă  Saint Denis ? vider les tombeaux de leur contenu. Le reliquaire fut vidĂ© du cƓur qu'il contenait et envoyĂ© Ă  La Monnaie ou, par miracle, une main le sauva de la fonte. Les ossements furent dĂ©truits par le feu, ainsi que ceux de Gilles de Retz et ceux des autres occupants des lieux. Heureusement en fĂ©vrier-mars 1792, Mathurin Crucy, architecte nantais, ayant sans aucun doute la prĂ©monition de ce qui allait advenir et pressentant la dĂ©molition du couvent des Carmes et de sa chapelle ducale, avait dĂ©montĂ© les gisants et leurs quatre gardes et les avait enterrĂ©s dans le Jardin des Plantes de l' fois dĂ©terrĂ©s en 1814, il fallut les laisser dehors de longs mois afin qu'ils soient nettoyĂ©s par la gisants furent ensuite installĂ©s dans le transept sud de la cathĂ©drale de Nantes en 1817 oĂč l'on peut admirer actuellement le chef d'oeuvre de Michel Colombe, le sculpteur, grĂące Ă  Mathurin est possible d'admirer, Ă  la cathĂ©drale du Mans, cette trĂšs belle statue d'Anne de Bretagne jouant de l'orgue portatif XVIĂšme siĂšcle.La couronne de Trescalan, inscrite Ă  l'Inventaire gĂ©nĂ©ral du Patrimoine culturel, est en bronze dorĂ© et non en cuivre comme Ă©crit par certains d'une quinzaine de centimĂštres de diamĂštre, fin assemblage par 11 charniĂšres de 11 Ă©lĂ©ments dont six fleurdelysĂ©s ce qui explique la disparition de l'objet en 1830 avec Louis-Philippe. Les cabochons ont Ă©tĂ© mis au XIXĂšme siĂšcle pour remplacer les pierres prĂ©cieuses disparues. Seules subsistent deux sur 11 dans une poche plastique. Elle est d'un poids trĂšs supportable. C'est une piĂšce trĂšs Ă  la chanson "C'Ă©tait Anne de Bretagne, Duchesse en sabots" il serait peut-ĂȘtre temps de mettre fin Ă  ces sottises, Ă  moins de ramener l'Ă©poque aux chars Ă  boeufs mĂ©rovingiens alors que la Cour de Bretagne fut riche d'arts et de culture ; encore une maniĂšre d'inculturer la Bretagne ; une culture BĂ©cassine ? Nous ne sommes pas encore dĂ©barrassĂ©s de Michelet, jacobins et consorts. ANIMATIONS -8 avril / 18 mai, Nantes, chĂąteau des Ducs Autour du reliquaire du coeur d'Anne de Bretagne. -11 avril / 31 dĂ©cembre, Langeais 37 ChĂąteau oĂč fut cĂ©lĂ©brĂ© le mariage d'Anne de Bretagne et de Charles VIII Mode, arts, enluminures. -1 mai, Saint Malo CathĂ©drale, concert "Les funĂ©railles d'Anne de Bretagne". -10 et 11 mai, Vannes CĂŽtĂ© jardin Gwened Tu all Liorzh, sous les remparts. -15 juin / 15 septembre, Vannes Dans le cadre majestueux de Chateau-Gaillard, exposition du reliquaire et du Livre d'Heures d'Anne de Bretagne. Production Dihunerien Membre du Souvenir Chouan de Bretagne.Gratuit -20 Ă  22 juin, Vannes Le Salon littĂ©raire honore Anne de Bretagne. -13 juillet Ă  fin aoĂ»t, Theix Manoir du Plessis-Josso sortie Sulniac-Surzur sur la voie expresse Nantes-Vannes Exposition Anne de Bretagne rĂ©alisĂ©e par l'Association IdentitĂ© Bretonne. Gratuit. -13 septembre, Vannes Palais des Arts et des CongrĂšs, crĂ©ation de l'Oratorio "Anne de Bretagne renaissante" composĂ© par Roland Becker, interprĂ©tĂ© par l'ensemble baroque "Bretagne Armoricaine". Production Dihunerien. -19 septembre, Vannes Palais des Arts et des CongrĂšs, OpĂ©ra rock "Anne de Bretagne" d'Alan Simon. Production Dihunerien.
Cétait Anne de Bretagne C'était Anne de Bretagne, Duchesse en sabots Revenant de ses domaines En sabots mirlititontaine Ah! ah! ah! Vivent les sabots des bois. Revenant de ses domaines Duchesse en sabots Entourée de chùtelaines etc
Anne de Bretagne a trĂšs tĂŽt fait l'objet de reprĂ©sentations. Les propagandes royales de Charles VIII puis de Louis XII l'ont idĂ©alisĂ© en faisant le symbole de la reine parfaite, de l’Union entre le royaume et le duchĂ©, de la paix revenue. L’Autriche de Maximilien Ă©vincĂ© du mariage, a portĂ© un autre regard sur ces Ă©vĂšnements. Au cours des siĂšcles, les historiens et l’imaginaire populaire ont forgĂ© une Anne de Bretagne fort diffĂ©rente, lui attribuant des caractĂ©ristiques physiques ou psychologiques ou des actes qui ne sont pas nĂ©cessairement vĂ©rifiables par des Ă©lĂ©ments historiques. Cet article relĂšve les principales d'entre elles. Le physique d'Anne de Bretagne Le visage d'Anne sculptĂ© par Michel Colombe sur l'allĂ©gorie de la Prudence, au coin du tombeau de François II. Son contemporain, le poĂšte Disarvoez Penguern, natif de Cornouaille ou des Cornouailles ?, dit sa grande vertu, prudence ». Du physique d'Anne de Bretagne nous sont parvenues quelques descriptions de chroniqueurs, d'assez nombreux portraits sur bois ou dans des manuscrits enluminĂ©s, son profil sur des mĂ©dailles, les statues des Justi sur le monument funĂ©raire de Saint-Denis et peut-ĂȘtre son visage sculptĂ© par Michel Colombe sur l'allĂ©gorie de la Prudence, au coin du tombeau de François II Ă  Nantes[rĂ©f. nĂ©cessaire]. À l'Ă©poque, la beautĂ© physique Ă©tait encore peu estimĂ©e, et n'Ă©tait que le reflet de la beautĂ© morale. Portraits et statues prĂ©sentent une femme au visage rĂ©gulier et agrĂ©able, rĂ©pondant Ă  des canons universels dans l'Europe des XVe et XVIe siĂšcles. Ceux-ci sont tous des travaux de commande, et comportent peu de signes distinctifs sous le rĂšgne de Charles VIII, toutes ses reprĂ©sentations sont sans personnalitĂ© elle n’est qu’une reine aux cĂŽtĂ©s de son Ă©poux ; sous le rĂšgne de Louis XII, elle incarne la paix, l’union entre la Bretagne et la France on lui donne les traits de la Vierge Marie. Anne de Bretagne est toutefois gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ©e comme blonde. Les descriptions contemporaines et toutes les reprĂ©sentations qui en sont faites la parent des vĂȘtements dignes de son rang robes de brocart rehaussĂ©es de fourrure, colliers et bijoux, hennin. Zaccaria Contarini, ambassadeur de Venise, la dĂ©crit ainsi en 1492 La reine a 17 ans, elle est de petite taille, fluette, et elle boite visiblement d'une jambe, bien qu'elle porte des chaussures Ă  haut talon pour cacher sa difformitĂ©. Elle a le teint foncĂ© et elle est assez jolie. Sa finesse d'esprit est remarquable pour son Ăąge et une fois qu'elle a dĂ©cidĂ© de faire quelque chose, elle s'efforce d'y parvenir par n'importe quel moyen et Ă  n'importe quel prix. » Symbole de l’Union entre la France et la Bretagne L’image qu’Anne rĂ©pand d’elle, par ses commandes portraits, histoires, est celle d’une reine incarnant l’union entre la France et la Bretagne. Jusqu’à ce que le rattachement de la Bretagne soit assurĂ©[1], elle est appelĂ©e Reine de Sure Alliance[2]. Elle se dĂ©voue, comme toutes les reines de France, pour son royaume. Elle apparaĂźt comme un symbole de paix et d’union entre la Bretagne et la France, surtout aprĂšs son mariage avec Louis XII, ce qui lui vaut le surnom de "Dame Union" aprĂšs son troisiĂšme mariage[3]. Dans les arts, la France est alors reprĂ©sentĂ©e comme un jardin enchantĂ© tradition depuis le dĂ©but du XIVe siĂšcle, oĂč courent porcs-Ă©pics symbole de Louis XII et hermines symbole d’Anne de Bretagne[4]. On la dote des vertus convenant Ă  la reine de France elle est libĂ©rale, pieuse et aimante, et contribue par ces trois qualitĂ©s au gouvernement gĂ©nĂ©rositĂ©, priĂšre et amour du roi, exemple vivant pour les sujets du royaume. Ces manifestations publiques d’attachement renforcent l'alliance entre les Bretons et les Français. L’épisode de la Marie la CordeliĂšre[5] 10 aoĂ»t 1512, lors de la guerre contre l’Angleterre, dĂ©montre un rapprochement mĂȘme si certains Bretons sont rĂ©ticents Ă  se battre pour un monarque excommuniĂ© »[6]. C'est une flotte franco-bretonne unie qui combat la marine anglaise, la nef Marie la CordeliĂšre battant pavillon breton en tĂȘte. Anne de Bretagne commande trois histoires de Bretagne au cours de sa vie la premiĂšre commande est passĂ©e en 1498 Ă  Pierre le Baud il en avait dĂ©jĂ  Ă©crite une en 1480 pour Jean de Derval, et retrace l’histoire de la province de Conan Meriadec Ă  François II, et qui est Ă©ditĂ©e en 1505 ; la deuxiĂšme est commandĂ©e Ă  Alain Bouchard, conseiller de François II et avocat au Parlement ; elle est achevĂ©e et Ă©ditĂ©e en 1514, puis rééditĂ©e en 1518, 1531, 1532 et 1541. Chaque Ă©dition comporte des ajouts sur les rĂšgnes des rois de France Ă  partir de Charles VIII ; la troisiĂšme est commandĂ© en 1512 Ă  Jean Lemaire de Belges, mais jamais Ă©ditĂ©e. Évolution de l’image d’Anne de Bretagne Dans son essai sur les biographies de la reine, Anne de Bretagne, Didier Le Fur reprend l'image d'Anne que donnent certains Ă©crivains et historiens au cours des siĂšcles qui ont suivi sa mort et la compare aux sources dont il dispose. Il en conclut que l'histoire d'Anne de Bretagne s'est enrichie d'Ă©lĂ©ments hagiographiques ou dĂ©prĂ©ciateurs non relatĂ©s par les Ă©crits contemporains Ă  la duchesse, difficiles Ă  dĂ©montrer ou inventĂ©s. Les paragraphes ci-dessous rĂ©sument l'essentiel des arguments de son livre. L’Anne de Bretagne de Georges Minois brosse au contraire un portrait sans complaisance du personnage d'Anne par une lecture critique des sources. Anne, orpheline hĂ©roĂŻque » [7] et duchesse aimĂ©e des Bretons La réédition de l’Histoire de Bretagne de Bouchard de 1518 comprend un ajout sur son voyage en Bretagne de 1505 lors de la maladie du roi, et qui comprend un pĂšlerinage pour insister sur l’atmosphĂšre de fĂȘte lors du voyage, et l’amour rĂ©ciproque entre la reine et le duchĂ© ce qui est une figure obligĂ©e des comptes-rendus de voyages royaux[rĂ©f. nĂ©cessaire], l’affection populaire Ă©tant la meilleure manifestation de la lĂ©gitimitĂ© des rois. Le gouvernement de la Bretagne par Louis XII n’est pas Ă©voquĂ© par Bouchard, qui affirme au contraire qu'Anne de Bretagne gouvernait seule le duchĂ©, et dĂ©fendait les privilĂšges de la Bretagne. Ces ajouts sont supprimĂ©s en 1531 lors de la nĂ©gociation du traitĂ© d’Union et restituĂ©s en 1532 et 1541. Cette histoire est lĂ  pour dĂ©fendre les privilĂšges de la noblesse bretonne[rĂ©f. nĂ©cessaire], et comme une incitation, un rappel au roi Ă  les respecter[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Quatre ans aprĂšs sa mort, Anne est prĂ©sentĂ©e comme une personne aimĂ©e de son peuple et bien qu'il n'y ait pas de trace de cela de son vivant, cette relation affective sera reprise en permanence au cours des siĂšcles suivants. En 1577, les États de Bretagne s’opposent Ă  la levĂ©e de nouveaux impĂŽts. Ils se basent pour cela sur le second contrat de mariage d’Anne passĂ© en 1499 avec Louis XII, et redĂ©couvert au milieu du XVIe siĂšcle. Les nobles bretons y lisent la volontĂ© que la Bretagne ait un duc, qu'elle conserve sa fiscalitĂ© et qu'elle soit administrĂ©e par les gens du pays[8]. Puis, afin d'asseoir ses revendications, la noblesse bretonne commande les Annales de Bretagne Ă  Bertrand d’ArgentrĂ©, juriste breton et petit-neveu de Le Baud. Ces Annales, Ă©ditĂ©es Ă  Rennes en 1582 et Ă  Paris en 1588, 1605, 1611, 1618 et 1668, font scandale d’ArgentrĂ© est accusĂ© de soutenir les prĂ©tentions du duc de MercƓur au duchĂ© de Bretagne, sont partiellement censurĂ©es, et ouvrent un dĂ©bat sur la suzerainetĂ© du roi de France sur la Bretagne. Henri III commande une rĂ©futation Ă  Nicolas Vignier qui meurt en 1596 ; son histoire n’est publiĂ©e qu’en 1619. Se basant sur les quelques actes signĂ©s par Anne entre 1489 et 1491, et sur deux citations[9], il crĂ©e l’image d'une jeune fille que Didier Le Fur appelle l’"orpheline hĂ©roĂŻque" qui dirige l’État breton de 1488 Ă  1491 de onze Ă  quatorze ans ; et qui doit faire face Ă  une campagne brutale de Charles VIII. Cette image est reprise et amplifiĂ©e par la suite. François de MĂ©zeray, historien royal, ajoute en 1646 qu’elle mĂšne campagne seule, refuse qu’on gouverne Ă  sa place en 1489-91 et rejette le mariage qu’on veut lui imposer, et reprend la thĂšse de sa volontĂ© de gouverner seule la Bretagne par la suite. Il le fait pour justifier la capacitĂ© d’une femme, Anne d’Autriche alors rĂ©gente de Louis XIV, Ă  gouverner la France, peu avant la Fronde[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Une seconde contestation de la levĂ©e de nouveaux impĂŽts royaux a lieu en Bretagne Ă  la fin du XVIIe siĂšcle, avec la rĂ©volte du papier timbrĂ©. Cet Ă©pisode provoque un renouvellement des histoires de la Bretagne, et notamment une commande des États de Bretagne aux bĂ©nĂ©dictins de Saint-Maur. CommencĂ©e par Dom Audren, qui meurt lors de la rĂ©daction, elle est achevĂ©e par Dom Lobineau, Elle reprend les thĂšses d’ArgentrĂ©, et fait Ă©galement scandale, sans ĂȘtre censurĂ©e. Elle est rĂ©futĂ©e par l’abbĂ© Vertot[10]. Lobineau transforme les prĂ©cĂ©dentes considĂ©rations privĂ©es[rĂ©f. nĂ©cessaire] sur le refus d’épouser Alain d’Albret en volontĂ© politique ; elle se sacrifie durant la guerre de 1489-1491 pour le bonheur de son peuple. Au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, l’image d’Anne de Bretagne plus duchesse que reine devient celle d’une Anne plus attachĂ©e Ă  son duchĂ© qu'au royaume de France, notamment avec l’Histoire de Bretagne de l’abbĂ© Desfontaines 1739, qui est souvent repris par la suite celui-ci affirme que le titre de duchesse lui Ă©tait plus cher que celui de reine ; il multiplie les voyages de la reine en Bretagne ; Anne de Bretagne est peinĂ©e du rattachement de la Bretagne Ă  la France. Pour Le Fur, sa volontĂ© de gouverner seule devient une Ă©vidence[11]. L’image d’"orpheline hĂ©roĂŻque"[7] se dĂ©veloppe par la suite elle mĂšne campagne seule avec son peuple contre le roi de France, des Ă©pisodes patriotiques nombreux sont inventĂ©s. Au XIXe siĂšcle, le caractĂšre de dĂ©fenderesse de la Bretagne s’accentue dans un ouvrage, elle apparaĂźt Ă  la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier[12], elle n’a d’amour que pour son pays natal[13], ses voyages sortent les Bretons de leur lĂ©thargie, suscitent fondations de couvents et constructions d’édifices religieux[14]. Ses biographies du XIXe sont consacrĂ©es pour moitiĂ© Ă  sa jeunesse jusqu’à 1491, partie de sa vie sur laquelle existent trĂšs peu de sources. AprĂšs 1850, dans les histoires rĂ©gionalistes et quelquefois dans les histoires rĂ©publicaines, Anne de Bretagne n’est plus jamais prĂ©sentĂ©e comme française, Ă  l’exception des cĂ©rĂ©monies officielles dans lesquelles elle est habillĂ©e de ses vĂȘtements de reine ; c’est elle qui conserve l’autonomie de la Bretagne aprĂšs 1491. Cela en devient une Ă©vidence, mĂȘme pour les historiens français, comme Le Moyne de la Borderie[15]. Avec la crĂ©ation du mouvement sĂ©paratiste en 1911, Anne sacrifie sa vie pour que le nom et l’indĂ©pendance de la Bretagne soient prĂ©servĂ©s. Elle ne fait rien pour l’union du duchĂ© Ă  la France, France qui devient coupable du non-respect de ses engagements. En 1934, un historien peu connu, Bardin, la compare mĂȘme Ă  Jeanne d'Arc[16]. Enfin, Didier Le Fur retrouve systĂ©matiquement les caractĂšres de l'autonomisme dans toutes les descriptions qui sont faites de la duchesse Anne dans les histoires de Bretagne d'aprĂšs 1945. Le mariage forcĂ© De cette image de duchesse bretonne, attachĂ©e Ă  l’indĂ©pendance et au bonheur de son duchĂ©, dĂ©coule un autre mythe celui du mariage forcĂ©, un mariage consenti devenant incompatible avec une lutte contre le roi de France et la dĂ©fense de l’autonomie du duchĂ©. L’histoire du mariage forcĂ© repose sur un passage de Jean de Molinet, chroniqueur bourguignon attachĂ© Ă  Marguerite d'Autriche, dĂ©laissĂ©e par Charles VIII au profit d’Anne de Bretagne, passage oĂč Anne avait plus d’affection pour Maximilien d’Autriche que pour le roi de France. Il fait de ce dernier l’ennemi mortel d’Anne. La seule raison du mariage est la raison d’État. Cette thĂšse est corroborĂ©e par le chroniqueur royal Philippe de Commines[17]. Cette vision est reprise par Bernard d’ArgentrĂ© les histoires de Bretagne, Ă  sa suite, font de Maximilien un mari acceptĂ© car lointain donc prĂ©servant l’autonomie du duchĂ©, mais le condamnent car il ne dĂ©fend pas son Ă©pouse ; le mariage avec Charles VIII rĂ©pugne Ă  Anne, pour des raisons religieuses son engagement avec Maximilien d’Autriche, thĂšme qui donne naissance Ă  la lĂ©gende de sa piĂ©tĂ©, puis de sa bigoterie et politique elle se sacrifie. Ce sacrifice devient de plus en plus important dans les histoires du XIXe siĂšcle, et mĂȘme le mariage avec Maximilien en devient un. Le thĂšme du rapt, issu de la propagande autrichienne des annĂ©es 1491-1492, rĂ©apparaĂźt au milieu du XIXe siĂšcle, puis est repris abondamment par les sĂ©paratistes qui affirment tirer l’histoire du rapt d’une tradition populaire[18], le rapt dĂ©lĂ©gitimant le rattachement de la Bretagne. Il est Ă©galement repris dans les annĂ©es 1940, les nationalistes bretons manifestant leur sympathie envers l’empire hitlĂ©rien et voyant dans l’union de la Bretagne avec le Saint-Empire un signe prĂ©curseur[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Mauvais caractĂšre et traĂźtre Ă  la France Cette partie de l’image posthume d’Anne est plus le fait des histoires royales, puis nationales. Sa rĂ©putation de mauvais caractĂšre vient d’un passage des MĂ©moires de Commynes, oĂč elle montre de la rancune Ă  Louis d’OrlĂ©ans, d’humeur joyeuse malgrĂ© la mort du fils qu’elle avait eu de Charles VIII peu de temps auparavant. Cet aspect est ignorĂ© jusqu’au XVIIe siĂšcle, puis repris et amplifiĂ© par BrantĂŽme. Avec une lecture partielle de quelques sources le procĂšs du MarĂ©chal de GiĂ©, elle devient cynique, calculatrice, dĂ©vorĂ©e d’ambition ; ce procĂšs rĂ©vĂšle » son dĂ©sir de fuir en Bretagne. À partir du XVIIIe, elle domine Louis XII, amoureux ses conseils auraient provoquĂ© les dĂ©faites de 1512-13, elle aurait voulu voler le trĂ©sor royal Ă©pisode de GiĂ© lors de la fuite inventĂ©e[rĂ©f. nĂ©cessaire], est prĂȘte Ă  s’allier aux ennemis de la France. Cette description culmine avec Michelet, qui fait de Louis XII un roi faible dominĂ© par sa femme ; Ă  sa suite, les histoires de France la dotent de nombreux dĂ©fauts, mis en rapport avec sa prĂ©fĂ©rence pour son duchĂ© natal. RĂ©cemment,Gilles Martin-Chauffier la considĂšre comme une reine capricieuse, dĂ©pensiĂšre, aimant le luxe et se souciant bien peu de peuple[19]. Anne, duchesse en sabots », une image d'Épinal Pour Didier Le Fur, les rĂ©gionalistes bretons cherchent, dĂšs la fondation de l’Association bretonne, un personnage capable d’incarner leur idĂ©al de renouveau agraire et rĂ©gional[20], tout en manifestant leur attachement Ă  la nation française[21]. Leur choix se porte sur Anne de Bretagne, qui est progressivement dotĂ©e, dans les histoires de Bretagne, du costume breton[22]. Comme le veut la biensĂ©ance au XVe siĂšcle, la duchesse porte une coiffe en permanence[23] cf. les reprĂ©sentations contemporaines de la duchesse. Pour Didier Le Fur, les rĂ©gionalistes se servent de cet accessoire vestimentaire pour rattacher Anne Ă  leur race[24], dĂ©montrant la simplicitĂ© des goĂ»ts nationaux bretons[rĂ©f. nĂ©cessaire]. Ensuite, Didier Le Fur rapporte que les rĂ©gionalistes font porter Ă  Anne des vĂȘtements simples et sombres sauf lors des occasions officielles, oĂč elle porte des habits somptueux tels qu’on les voit sur l’iconographie officielle. Mais la coiffe est adoptĂ©e par les bourgeoises fin XIXe, ce qui ĂŽte du caractĂšre paysan d’Anne de Bretagne. Les sabots d'Anne de Bretagne Le Voleur, 1885 Les sabots d'Anne de Bretagne Le Voleur, 1885 Fin XIXe siĂšcle se rĂ©pand l'expression Anne de Bretagne, duchesse en sabots » qui s'appuie sur la comptine Les Sabots d’Anne de Bretagne. Le Fur dĂ©crit cette chanson comme un pastiche d’En passant par la Lorraine. Cette chanson apparaĂźt en 1880, grĂące Ă  Adolphe Orain qui dit l'avoir recueillie en Ille-et-Vilaine et a rajoutĂ© un couplet. La chanson est popularisĂ©e d'abord dans la presse enfantine[25];[26]. Elle est ensuite adoptĂ©e par les participants aux banquets celtiques de Paris qui la chantent dĂšs 1884 Ă  la fin des repas, ce qui la porte au rang de Marseillaise des Bretons [rĂ©f. nĂ©cessaire]. Historiquement cette image de duchesse en sabots n'a jamais Ă©tĂ© justifiĂ©e. Elle n'a jamais non plus Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une vĂ©ritĂ© historique. Elle est remise en cause par les historiens Ă  partir de 1976[27]. L'expression, bien connue en France au dĂ©but du XXe siĂšcle, est encore Ă©tĂ© utilisĂ©e de nos jours dans certains livres d'histoire[28],[29],[30] ainsi que dans la littĂ©rature enfantine[31] et sur des dĂ©pliants touristiques. Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Avec la signature des traitĂ©s d'Étaples avec l’Angleterre novembre 1492 et de Barcelone avec l’Espagne janvier 1493 ↑ Didier Le Fur, p 26 ↑ Didier Le Fur, Anne de Bretagne, Ă©ditions GuĂ©nĂ©gaud, 2000. p 27 ↑ Didier Le Fur, p 29 ↑ Didier Le Fur, p 34-35 ↑ Henry Poisson et Jean Pierre le Mat, p 241 ↑ a et b Expression de Didier Le Fur ↑ Didier Le Fur, C'Ă©tait Anne de Bretagne, duchesse en sabots... », L'Histoire, no 254,‎ mai 2001, p. 64 ↑ dans la GĂ©nĂ©alogie de Disarvoez Penguern, publiĂ©e quand Anne est reconnue comme duchesse, et de maniĂšre Ă  justifier son choix comme reine, on trouve aprĂšs la mort de François II Ces Sesdeux filles faisaient grande douleur Dame Anne Ă©toit la successeresse Et commença Ă  penser en son cƓur De ses affaires comme vraie duchesse Tout le monde parloit de sa sagesse Nul ne pouvoit, Ă  droit, apercevoir Sa grande vertu, prudence, noblesse C’est un abysme que de le concevoir. » et dans une histoire de Louis XII, de Jean de Saint-Gelais parue en 1511, on trouve, aprĂšs la prise de Nantes, et lors de la rencontre de Rieux et d’Albret oĂč estoit pour l'heure la duchesse en croupe derriĂšre Monseigneur Dunois, ores son chancelier » . ↑ TraitĂ© historique de la mouvance de Bretagne, publiĂ© en 1710 et Histoire critique de l’établissement des Bretons en Gaule, publiĂ© en 1720 ↑ Didier Le Fur, p 161 ↑ Didier Le Fur, p 169 ↑ Jamin La Bretagne, 1844 ↑ de Courson Histoire du peuple de Bretagne, 1846 ↑ Collectif, Anne de Bretagne. Une histoire, un mythe, Somogy, 2007, p. 45 ↑ Bardin. L’autonomisme breton. 1815-1930. Poitiers, 1934. Il la juge supĂ©rieure grĂące, outre ses qualitĂ©s d’honneur et de bontĂ©, Ă  la tĂ©nacitĂ© raisonnableme de son caractĂšre breton », et Ă  la volontĂ© de toute la race celtique dont elle Ă©tait l’interprĂšte ». ↑ le Roi [Charles VIII] renonça Ă  la fille du roi des Romains, la sƓur de l'archiduc [d'Autriche] qui Ă©tait bien jeune [13 ans, Anne de Bretagne en avait 14...] et il prit pour femme la fille du duc François de Bretagne, pour tenir en paix le duchĂ© de Bretagne que, au moment du traitĂ©, il possĂ©dait presque en entier, sauf la ville de Rennes [qui rĂ©sistait et qu'il assiĂ©geait] et la fille du duc qui Ă©tait lĂ  [dans Rennes]
 » Philippe de Commines ↑ TrĂ©vaz. Histoire de Bretagne et des Celtes. 1910 ↑ Gilles Martin-Chauffier, Le Roman de la Bretagne, Ă©ditions du Rocher, 2008. ↑ Le Fur, p 188 ↑ Didier Le Fur. p 188 ↑ Didier Le Fur. p 187 et suivantes ↑ Toutes les reprĂ©sentations contemporaines d'Anne la montrent portant une coiffe, Ă  l'Ă©poque partie habituelle du vĂȘtement des femmes de toutes conditions dans toute l'Europe. Cette coiffe ne ressemble pas aux coiffes bretonnes de la fin du XIXe siĂšcle. ↑ Didier Le Fur, p 162, 197-199 ↑ Elle paraĂźt pour la premiĂšre fois en 1881 dans une revue enfantine, La PoupĂ©e ModĂšle, citĂ©e par Didier Le Fur ↑ Le Voleur, numĂ©ro 1435, 1 janvier 1885, p. 8-9 ↑ HervĂ© Le Boterf, Anne de Bretagne, 1976 il trouve cette image pitoyable ↑ Didier Le Fur Cette image, sans ĂȘtre expliquĂ©e, sert de titre aux chapitres des monographies quand on Ă©voque son rĂšgne breton, p 198 ↑ JoĂ«l Cornette. Histoire de la Bretagne et des Bretons, tome 1. Paris Seuil, 2005. p 408 et prĂ©cĂ©dentes ↑ Philippe Tourault. Anne de Bretagne. Paris Perrin, 1990. RééditĂ© en 2004, 2006. Chapitre 3 Quand une duchesse en sabots devient reine de France. ↑ Anne-Sophie Silvestre. Duchesse en sabots. Paris PĂšre Castor Flammarion, 2005 Voir aussi Article connexe Histoire des reprĂ©sentations

Unsabot est Ă  l'origine une chaussure rĂ©alisĂ©e en creusant un morceau de bois pour que le pied puisse s'y glisser. Il est fait d'un seul tenant. La discipline s’appelle le sabotage, et le mĂ©tier, le sabotier.. Dans ses conceptions modernes, bien des matĂ©riaux remplacent en partie ou en totalitĂ© le bois, avec une grande variĂ©tĂ© de sabots, des plus luxueux aux plus simples, des plus

1Ce livre s’impose au lecteur par sa rĂ©ussite matĂ©rielle, Ă  commencer par sa jaquette rigide Ă  dominante orangĂ©e reprĂ©sentant Anne de Bretagne. Certes, le choix de reprĂ©senter la derniĂšre duchesse de Bretagne deux fois reine de France n’est pas pour surprendre, tant elle domine de sa stature le corpus des duchesses de Bretagne entre le xe et le dĂ©but du xvie siĂšcle. Mais lĂ  oĂč on se serait attendu Ă  une superbe miniature tirĂ©e par exemple des Grandes Heures d’Anne de Bretagne rĂ©alisĂ©e par Jean Bourdichon, c’est son portrait stylisĂ© sur une affiche touristique de 1930 qui fait office de couverture. Cette image iconique est un rĂ©vĂ©lateur du projet de Laurence Moal au-delĂ  de la connaissance du contour historique de ces duchesses, qui n’avait encore jamais fait l’objet d’une synthĂšse sĂ©rieuse, la dĂ©marche la plus novatrice du livre consiste Ă  rĂ©vĂ©ler leurs reprĂ©sentations et leur instrumentalisation depuis le Moyen Âge, Ă  l’origine d’une vĂ©ritable mythologie rĂ©gionale. 2AprĂšs sa thĂšse importante sur L’Étranger en Bretagne aux xive et xve siĂšcles en 2008, l’auteure s’est exercĂ©e avec brio Ă  cet exercice de style alliant synthĂšse historique et dĂ©construction de mythes historiographiques, dĂ©jĂ  sous la forme de livres richement illustrĂ©s parus aux PUR avec Auray, 1364. Un combat pour la Bretagne, en 2012, ce fut d’abord l’étude de la bataille la plus dĂ©cisive de la guerre de Cent Ans pour la Bretagne, suivie en 2015 par son Du Guesclin, images et histoire. L’auteure rĂ©ussit ici Ă  nouveau un excellent compromis par son style fluide et rigoureux et la prĂ©sence de trĂšs nombreuses illustrations, l’ouvrage s’adresse aussi bien Ă  un lectorat fĂ©ru d’histoire de la rĂ©gion qu’aux historiens de la Bretagne mĂ©diĂ©vale ou de l’histoire des femmes et du pouvoir. 3La question centrale au cƓur de l’ouvrage est en effet celle de la nature du pouvoir exercĂ© par des femmes proches de la souverainetĂ©. Bien qu’elles aient accĂšs aux responsabilitĂ©s en des circonstances exceptionnelles, lors de courtes pĂ©riodes d’interrĂšgne, ces duchesses sont par essence un moyen de transmission du pouvoir et de continuitĂ© dynastique par la maternitĂ©, tandis que leur rĂŽle au quotidien consiste en la reprĂ©sentation du pouvoir princier. DĂšs lors, se pose la question de l’amplitude de leur autonomie dans et autour du pouvoir, de leur latitude Ă  mener une existence quotidienne au-delĂ  des normes imposĂ©es par les exigences du milieu curial, en particulier par l’accession Ă  une indĂ©pendance financiĂšre et le choix d’une vie culturelle et spirituelle autonome. Autrement dit, l’enjeu central du livre est bien de mesurer la capacitĂ© d’agir agency de ces actrices de l’histoire de la Bretagne mĂ©diĂ©vale. 4Pour ce faire, L. Moal s’est appuyĂ©e sur une grande variĂ©tĂ© de documents disponibles, plus nombreux pour les deux derniers siĂšcles, avec une large part accordĂ©e aux sources iconographiques. On apprĂ©ciera particuliĂšrement la qualitĂ© et la prĂ©cision des lĂ©gendes et notices accompagnant ces nombreuses images, d’autant que L. Moal a le plus souvent la volontĂ© de montrer les ressorts de la construction de beaucoup d’entre elles. Mais on aurait pu espĂ©rer la mention des rĂ©fĂ©rences des figures au fil du texte, pour permettre une lecture articulĂ©e entre iconographie et rĂ©cit textuel. L’organisation du propos se fait en trois parties. La premiĂšre, Les duchesses dans la sphĂšre publique. Des actrices politiques Ă  part entiĂšre » p. 18-83, 63 figures, prĂ©sente les portraits des duchesses sur cinq siĂšcles, mais aussi les parcours de vie selon les Ăąges, fortement marquĂ©s par l’enjeu du mariage. Puis, nous suivons ces duchesses De l’espace privĂ© Ă  l’espace public » p. 84-165, 73 figures, en passant de leur intimitĂ© Ă  leur exposition Ă  la cour. Enfin, la troisiĂšme partie, Des duchesses hĂ©roĂŻques, entre imaginaire et folklore » p. 166-213, 63 figures, est consacrĂ©e Ă  la postĂ©ritĂ© de quelques-unes d’entre elles. Le Petit prĂ©cis illustrĂ© du temps des duchesses » p. 223-286, constituĂ© d’une cinquantaine d’encarts accompagnĂ©s le plus souvent d’images, est Ă  la fois un lexique de termes techniques et biographiques bien utiles pour des lecteurs non-spĂ©cialistes, mais aussi un approfondissement de certains points de l’analyse. L’ouvrage s’achĂšve par un riche appareil critique p. 291-325, composĂ© d’une liste biographique des duchesses, de tableaux gĂ©nĂ©alogiques, de repĂšres chronologiques, des sources et de la bibliographie, de deux index lieux et personnes et des tables des illustrations et des matiĂšres. 5La premiĂšre partie dĂ©bute par une typologie, qui va de l’épouse et mĂšre Ă  la duchesse rĂ©gnante. La duchesse modĂšle est celle qui donne naissance Ă  plusieurs enfants, de prĂ©fĂ©rence des hĂ©ritiers mĂąles il faut Ă  tout prix la remplacer en cas de dĂ©cĂšs, pour un remariage que l’on espĂšre fertile. À l’inverse, en cas de mort ou d’absence du duc, ou pendant la minoritĂ© du fils hĂ©ritier, elle exerce temporairement l’autoritĂ©. Parfois, unique hĂ©ritiĂšre, la duchesse peut transmettre le pouvoir au conjoint ou Ă  ses enfants, en accord avec la coutume de Bretagne c’est le cas pour six duchesses du xie au xive siĂšcle, avant que les Montfort ne rĂ©affirment la prĂ©fĂ©rence masculine au milieu du xve siĂšcle. Les enjeux autour de leur mariage Ă©tant Ă©normes, ce n’est sĂ»rement pas dans le cadre de cette institution que l’autonomie fĂ©minine peut s’affirmer. La duchesse Ă©tant au service de la continuitĂ© de l’État, bien la marier, c’est perpĂ©tuer la dynastie. En termes diplomatiques, il faut rechercher des Ă©pouses ducales hors de Bretagne, selon une logique d’élargissement croissant des alliances Ă  l’échelle de l’Europe de l’Ouest au cours des siĂšcles. Ces projets matrimoniaux permettent de ramener la paix ou de protĂ©ger le duchĂ© des convoitises, quitte Ă  ĂȘtre ensuite annulĂ©s en cas d’opportunitĂ© jugĂ©e plus bĂ©nĂ©fique. Ces alliances matrimoniales sont aussi une bonne opĂ©ration financiĂšre tout contrat de mariage est Ăąprement nĂ©gociĂ© et nĂ©cessite souvent de nombreux Ă©changes d’ambassadeurs. L’une des facettes publiques du mĂ©tier de duchesse consiste Ă  administrer leur seigneurie et Ă  gĂ©rer leur patrimoine. Si la question de l’influence de la duchesse sur son Ă©poux dans l’exercice de ses fonctions semble insoluble au mĂȘme titre que pour les maĂźtresses, ce personnage joue parfois un rĂŽle de mĂ©diation en intervenant dans les nĂ©gociations et la signature des traitĂ©s c’est ainsi que Jeanne de Montfort et Jeanne de PenthiĂšvre en viennent Ă  revendiquer les droits du duchĂ© de leur Ă©poux lors de la guerre de Succession au milieu du xive siĂšcle. 6Il y a lieu de se demander si la distinction entre espace privĂ© et espace public, au cƓur de la deuxiĂšme partie, s’avĂšre fondĂ©e pour une duchesse. La cour, qu’elle soit itinĂ©rante ou Ă  demeure Ă  Nantes, est un lieu de reprĂ©sentation continue pour la duchesse elle doit se plier Ă  un cĂ©rĂ©monial solennel et codifiĂ©, tout particuliĂšrement lors des rĂ©ceptions et des fĂȘtes princiĂšres. En permanence, elle y est entourĂ©e de nombreux proches, d’officiers et de ses serviteurs aux effectifs croissants au fil des siĂšcles. MĂȘme les Ă©vĂ©nements a priori les plus intimes respectent un protocole public, aussi bien la consommation du mariage vers 15 ans que les accouchements, un rituel d’autant plus frĂ©quent que la mortalitĂ© des enfants en bas Ăąge est Ă©levĂ©e. Quant aux relations avec leur progĂ©niture, elles restent brĂšves et sommaires en raison de leur mise en nourrice prĂ©coce, puis de l’envoi de certaines filles dans des Ă©tablissements monastiques. Le mari princier est lui aussi trĂšs souvent absent, a fortiori quand il dĂ©veloppe une relation adultĂ©rine
 alors que la surveillance de la fidĂ©litĂ© de la princesse est cruciale pour assurer la continuitĂ© dynastique. 7Dans ces conditions, les espaces d’autonomie pour une duchesse se font rares. Elle dispose d’un hĂŽtel spĂ©cifique, condition d’une certaine indĂ©pendance Ă©conomique, permettant ainsi de financer son train de vie luxueux et tenir son rang symbolique, en somme de rĂ©pondre Ă  ses obligations de reprĂ©sentation. C’est peut-ĂȘtre finalement dans la dĂ©votion et le mĂ©cĂ©nat, difficilement sĂ©parables, qu’elle dispose d’une vĂ©ritable capacitĂ© d’action. L’auteure aurait pu y consacrer plus de dĂ©veloppements en se fondant notamment sur les travaux de Cynthia J. Brown. Leur bibliothĂšque, constituĂ©e de manuscrits de plus en plus richement dĂ©corĂ©s, est souvent plus fournie que celle de leur Ă©poux comme l’a montrĂ© Diane Booton dans un ouvrage non recensĂ© de 2010. Leur autonomie spirituelle dĂ©borde les marges de ces livres, le plus souvent de priĂšres ; les princesses s’émancipent de la chapelle curiale et des confesseurs attitrĂ©s pour aller investir et s’investir dans des Ă©tablissements monastiques bĂ©nĂ©dictins puis cisterciens, qu’elles rejoignent parfois Ă  la fin de leur vie, avant de soutenir de plus en plus les ordres mendiants. Pour dix des vingt-huit duchesses rĂ©pertoriĂ©es entre le xie et le xve siĂšcle, le veuvage est peut-ĂȘtre le temps d’une plus grande indĂ©pendance, grĂące Ă  l’usufruit de leur douaire un thĂšme sur lequel deux rĂ©fĂ©rences manquent, la thĂšse de droit de Nicolas Kermabon, Le douaire des duchesses de Bretagne xiiie-xve siĂšcles, soutenue en 2007 et l’article de Claire Leriche-Corvisier de 2013 dans le Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de Nantes et de Loire-Atlantique, une indĂ©pendance parfois chĂšrement prĂ©servĂ©e, comme le prouve la rĂ©sistance d’Isabeau d’Écosse Ă  un projet de remariage. 8Enfin, la troisiĂšme partie, sans aucun doute la plus innovante, s’attache Ă  dĂ©construire des reprĂ©sentations lĂ©gendaires, voire mythologiques, de quelques-unes de ces figures. Deux duchesses sont ainsi prĂ©sentĂ©es comme des hĂ©roĂŻnes de guerre dans le cadre du conflit de Succession de Bretagne au milieu du xive siĂšcle. Or, cette lĂ©gendaire guerre des deux Jeanne » doit beaucoup aux Ă©crits des chroniqueurs mĂ©diĂ©vaux, en particulier Froissart et Jean Le Bel, mais leurs portraits n’ont pas la mĂȘme couleur, puisque Jeanne de Flandre, Ă©pouse de Jean de Montfort, est cĂ©lĂ©brĂ©e pour ses exploits lors du siĂšge d’Hennebont en 1342, tandis que Jeanne de PenthiĂšvre fait l’objet d’une lĂ©gende noire en relation avec la dĂ©faite et la mort de son Ă©poux Charles de Blois Ă  la bataille d’Auray en 1365. Deux autres figures ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme de saintes duchesses ». Dans le cas d’Ermengarde au xiie siĂšcle, le rĂŽle d’Albert le Grand au xviie siĂšcle a Ă©tĂ© essentiel mais insuffisant pour la promotion de son culte. En revanche, pour Françoise d’Amboise, les efforts conjuguĂ©s des hagiographes de la RĂ©forme catholique, puis de l’Église de Nantes au xixe siĂšcle, ont permis la bĂ©atification de la pieuse duchesse du xve siĂšcle, au risque d’une dĂ©formation du personnage historique. Le rĂŽle fondateur du xixe siĂšcle pour l’invention d’une tradition fonctionne aussi pour les deux duchesses guerriĂšres prĂ©cĂ©demment citĂ©es, mais surtout pour la figure mythique et folklorique de la duchesse Anne. Elle est initiĂ©e par les celtomanes qui la prĂ©sentent comme une Bretonne proche du peuple la duchesse aux sabots », avant d’ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©e par la propagande rĂ©publicaine comme l’incarnation d’une Bretagne soumise de bonne grĂące aux intĂ©rĂȘts français, puis de nourrir l’inspiration de l’iconographie touristique et publicitaire, pour le plus grand profit de la marque Bretagne ». 9En somme, ces cinq duchesses ont fait l’objet d’une construction historiographique dont on retrouve quelques bribes chez les auteurs mĂ©diĂ©vaux, mais qui s’est cristallisĂ©e dans les siĂšcles postĂ©rieurs, tout particuliĂšrement au xixe siĂšcle. Ce siĂšcle est en effet marquĂ© par une Ă©criture romantique de l’histoire, propice Ă  l’émergence de figures exceptionnelles Ă  la personnalitĂ© prĂ©sentĂ©e comme hors du commun ; puis, la puissance retrouvĂ©e de l’Église catholique a permis la sanctification de personnages ; enfin, en Bretagne tout particuliĂšrement, la production historiographique est redynamisĂ©e par une approche rĂ©gionaliste voire nationaliste, incarnĂ©e par Arthur de La Borderie, qui doit mettre en avant des hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes bretons pour contrebalancer ceux et celles de la France rĂ©publicaine. Le portrait lĂ©gendaire de ces cinq personnalitĂ©s dĂ©tonne donc fortement dans l’album des duchesses ordinaires de Bretagne. Nous pouvons avancer l’hypothĂšse qu’elles sont en rupture avec le modĂšle de la duchesse. Elles s’inscrivent en effet dans un rĂ©gime de genre hyperbolique ou dĂ©calĂ© ici, elles sont plus guerriĂšres que ne le voudrait la norme et en cela en viennent Ă  s’apparenter au genre masculin Ă  l’instar de Jeanne d’Arc ; lĂ , elles incarnent un idĂ©al de dĂ©votion qui les rapproche d’un modĂšle de saintetĂ© qui transgresse les bornes de leur fonction de duchesse. Quant Ă  l’inclassable Anne, duchesse de Bretagne et reine de France, l’imbrication entre son destin matrimonial et la disparition de la principautĂ© indĂ©pendante lui confĂšre une incomparable aura, entretenue par son utilisation publicitaire et la prolifĂ©ration rĂ©cente de biographies. 10Ainsi, la richesse de cet ouvrage transcende son sujet pour soulever des questions historiographiques et mĂ©thodologiques importantes. NĂ©anmoins, un goĂ»t d’inachevĂ© se fait sentir sur l’approche critique de l’historiographie bretonne des duchesses. Au-delĂ  des cinq figures atypiques retenues, un dĂ©veloppement global sur l’ensemble des duchesses aurait permis de connaĂźtre les reprĂ©sentations dominantes sur la longue durĂ©e, Ă  commencer par les chroniqueurs bretons du temps des Montfort, de l’Anonyme de Saint-Brieuc Ă  Alain Bouchart. En effet, ces auteurs ne prĂ©sentaient guĂšre ces princesses comme des figures exceptionnelles, ni mĂȘme comme des femmes de pouvoir ; bien au contraire, ils prĂ©fĂ©raient se centrer sur les faiblesses du genre fĂ©minin, voire sur les vices des femmes proches du pouvoir, en dĂ©nonçant plus particuliĂšrement leur propension Ă  une irrĂ©pressible colĂšre ou leur nature luxurieuse, autant de pĂ©chĂ©s incompatibles avec les exigences du mĂ©tier de souveraine. 11De mĂȘme, il aurait Ă©tĂ© utile de dĂ©celer les partis pris idĂ©ologiques de grands historiens bretons comment ces femmes de pouvoir ont-elles Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans le rĂ©cit historique catholique, nationaliste ou positiviste au xixe et encore au xxe siĂšcle ? Ainsi, pour en rester au seul Arthur de La Borderie, on perçoit qu’il a eu tendance Ă  masculiniser les duchesses hĂ©ritant du pouvoir, comme le dĂ©montrent quelques citations de son Histoire de Bretagne intĂ©grĂ©es dans l’ouvrage de L. Moal ainsi, au dĂ©but du xie siĂšcle, la duchesse Havoise gouverne-t-elle avec une grande prudence et une virile sagesse » p. 77, tandis que l’historien vante chez Jeanne de Flandre ce fier langage et cette virile attitude [qui] excitent dans le parti des Montfort un vif enthousiasme » p. 173. MĂȘme si l’Auteure qualifie La Borderie de machiste impĂ©nitent », elle se laisse pourtant aller Ă  quelques facilitĂ©s historiennes, en rĂ©percutant parfois sans recul ses opinions. Ainsi, la comtesse de Kent est la plus belle femme du royaume » p. 55 ou, au sujet du mariage de la toute jeune Anne de Bretagne avec l’empereur Maximilien p. 61, cette union flattait son imagination d’enfant ; devenir reine et un jour impĂ©ratrice c’était un beau rĂȘve
 » et aux p. 24, 25, 75, 88. Alors que l’anglophobie de La Borderie est bien mise en Ă©vidence p. 262-263, la dĂ©construction des reprĂ©sentations sur les duchesses ne conduit pas jusqu’à son terme une analyse critique en termes de genre. 12En dĂ©pit de ces quelques rĂ©serves, qui sont peu de chose eu Ă©gard Ă  l’ampleur et Ă  la qualitĂ© du travail, cette synthĂšse marque Ă  n’en pas douter une Ă©tape fondamentale dans l’histoire du genre en Bretagne, en y intĂ©grant dĂ©sormais des femmes de pouvoir de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale. Les recherches sur les femmes et le genre en Bretagne sont cependant loin d’ĂȘtre Ă©puisĂ©es, comme le dĂ©montrent les deux thĂšses en cours sur les femmes de pouvoir signalĂ©es par L. Moal p. 17, note 13 ; les Ă©tudes de genre devront dĂ©sormais intĂ©grer pleinement les femmes qui ont vĂ©cu loin des demeures aristocratiques et de la cour ducale, qu’elles soient paysannes ou bourgeoises, religieuses ou marginales, jeunes ou vetulae, afin de mieux cerner l’histoire de toutes les Bretonnes au Moyen Âge.
Annede Bretagne 27 juillet 2020 @ 15:03 Elle n’a pas l’air malheureuse. Reply . limaya C’était une image.. Reply. Ghislaine-Perry 27 juillet 2020 @ 13:24 Cet arbre est en souffrance – C’est un chĂȘne-liĂšge et devrait ĂȘtre allĂ©gĂ© au moins de la moitiĂ© de son tronc de ce matelas de liĂšge . Reply. kalistĂ©a 28 juillet 2020 @ 20:10 pas du tout Ghislaine P / cet arbre a
-Cette fin de semaine, Rendez-vous de l'histoire Ă  Blois et parution d'une biographie, signĂ©e JoĂ«l Cornette, d’Anne de Bretagne qui est morte... Ă  Blois, en 1514. Deux fois reine de France par son mariage avec Charles VIII puis avec Louis XII, elle y a rĂ©sidĂ© les annĂ©es du rĂšgne de son deuxiĂšme Ă©poux dans le chĂąteau de la ville, "bel, grand, fort et plantureux". Le personnage d'Anne de Bretagne demeure entourĂ© d'une double mythologie elle aurait Ă©tĂ© "la duchesse en sabots" Ă  cause de sa proximitĂ© supposĂ©e avec le peuple et de par sa farouche dĂ©termination Ă  dĂ©fendre l'indĂ©pendance de son duchĂ© de Bretagne, une hĂ©roĂŻne de l'Armorique. Quand on la cĂ©lĂšbre en effet, on laisse entendre que l'histoire de la France aux XVĂšme-XVIĂšme aurait pu tourner autrement. AprĂšs tout, d'autres Ă©tats que le royaume capĂ©tien Ă©taient en gestation. La Bourgogne bien sĂ»r, le Bourbonnais aussi et la Bretagne Ă©videmment. Le duchĂ© n'avait qu'un petit million d'habitants mais il se prĂ©sentait d'un seul tenant et sa prospĂ©ritĂ© fondĂ©e notamment sur la fortune de la toile, pouvait faire envie. Jean KerhervĂ© a bien montrĂ© qu'il s'est peu Ă  peu dotĂ© des structures d'un Ă©tat chancellerie, conseil, parlement, trĂ©sorerie, chambre des comptes... Enfant, Anne a vĂ©cu dans une cour au chĂąteau de Nantes qui aurait pu en remontrer Ă  celle qu'elle connaitra plus tard Ă  Blois. -Oui mais le duc François II, son pĂšre, a Ă©tĂ© battu par les Français Ă  Saint-Aubin du Cormier et il est mort tout de de suite aprĂšs, laissant Anne, 11 ans, bien dĂ©munie. Et contrainte, en 1491, Ă  14 ans d'Ă©pouser le roi de France Charles VIII. Mais JoĂ«l Cornette montre que, dans le rapport de forces avec la France, elle jouera de toutes les cartes qui pourront se prĂ©senter Ă  elle. Certes, Anne qui passera sa vie en grossesses successives - elle aura neuf enfants- aurait pu espĂ©rer pouvoir garder en vie un hĂ©ritier mĂąle. Ce ne fut pas le cas mais la mort prĂ©maturĂ©e de Charles VIII -dont la tĂȘte heurta malencontreusement un linteau de porte trop bas en 1498- lui donna soudain du jeu. Et, rusĂ©e comme elle Ă©tait, elle mena bien sa partie. Son premier Ă©poux lui avait tenu la bride en Bretagne, elle obtint de son deuxiĂšme roi de France, Louis XII, qu'il vĂźnt la chercher en grande pompe en son chĂąteau de Nantes retrouvĂ©. Et une fois les noces cĂ©lĂ©brĂ©es, elle rĂ©ussit Ă  gouverner son duchĂ© Ă  peu prĂšs Ă  sa guise. Il est vrai que Louis XII qui sera surnommĂ© "le pĂšre du peuple" Ă©tait un roi tempĂ©rĂ© - sauf quand il guerroyait en Italie mais, mĂȘme en ces moments, il n'Ă©tait pas trĂšs prĂ©occupĂ© par la "nation française", il Ă©tait europĂ©en... -Et si Anne Ă©tait morte plus tard ? Elle aurait tentĂ© d'assurer l'avenir de son deuxiĂšme enfant d'avec Louis XII, auquel son contrat de mariage assurait l'hĂ©ritage de la Bretagne. Elle s'appelait RenĂ©e et s'avĂšrera trĂšs douĂ©e mais elle n'avait que 4 ans Ă  la mort d'Anne. A lire JoĂ«l Cornette, l'Ă©vĂšnement dĂ©cisif pour l'union de la France et de la Bretagne, ce n'est pas son premier mariage avec son premier roi, c'est son dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ© qui laisse le second inconsolable. Louis XII organise des obsĂšques d'une ampleur inouĂŻe. Les obsĂšques d'une femme aimĂ©e mais les obsĂšques d'une reine de France plus encore que d'une duchesse de Bretagne. Les autoritĂ©s du duchĂ© sont certes prĂ©sentes mais le parcours est flĂ©chĂ© vers Saint-Denis, la sĂ©pulture royale oĂč Louis dit qu'il brĂ»le de la rejoindre bientĂŽt. Les cĂ©rĂ©monies de 1514 dureront 74 jours. 74 jours ! Exposition du corps Ă  dĂ©couvert Ă  Blois. Puis... "Ah souveraine et notable princesse faut-il pour jamais perdre la vue de votre noble face"... exposition du cercueil fermĂ©. Au bout de trois semaines, grand'messe. Enfin une procession de plusieurs milliers de personnes, une vraie ville ambulante, s'Ă©branle de Blois vers Paris. Nous sommes dans les frimas de fĂ©vrier, les chemins sont boueux et incertains, on finit tout de mĂȘme par parvenir Ă  la capitale oĂč un service grandiose a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă  Notre-Dame. Enfin, c'est l'ultime Ă©tape Ă  Saint-Denis. Un prĂ©dicateur dominicain accompagne de ses sermons ce grand charroiement. Anne Ă©tant morte Ă  37 ans, il cĂ©lĂšbre en 37 Ă©loges ses 37 vertus. -Les Bretons auraient prĂ©fĂ©rĂ© que Louis XII consacre moins d'argent Ă  ces funĂ©railles et respecte le testament de son Ă©pouse. Le testament ? OĂč avez-vous vu un testament ? Pour JoĂ«l Cornette, Anne en avait Ă©videmment rĂ©digĂ© un pour faire valoir les droits de sa fille RenĂ©e. Eh bien, on n'en trouvera nulle trace. Faute de garçon survivant, Louis XII avait fait de François d'AngoulĂȘme son hĂ©ritier. Il le marie Ă  la jeune Claude, l'ainĂ©e des filles qu'il eut d'Anne. RenĂ©e s'en trouva Ă©clipsĂ©e. Elle tentera plus tard de rĂ©clamer son dĂ». En vain. François Ier aura eu le temps de siphonner la Bretagne qui sera officiellement rattachĂ©e Ă  la France en 1532. Quand la RĂ©publique cĂ©lĂšbrera l'anniversaire de cet Ă©vĂ©nement en 1932, les autonomistes bretons saboteront le train du prĂ©sident du Conseil Ă  l'emplacement exact de la frontiĂšre des deux Ă©tats et feront sauter le monument qui, Ă  Rennes, cĂ©lĂ©brait l'union. Anne n'a pas fini de faire parler d'elle. Le livre que lui consacre JoĂ«l Cornette est de son aveu mĂȘme le cinquantiĂšme. On ne sache pas que Charles VIII ou Louis XII provoquent pareil intĂ©rĂȘt. Ouvrage JoĂ«l Cornette Anne de Bretagne Gallimard L'Ă©mission Intelligence Service du samedi 9 octobre sera en public et en direct depuis les Rendez-vous de l'Histoire de Blois auditorium de la bibliothĂšque abbĂ© GrĂ©goire
R5ggQF9.
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